Revue d'opinions - Octobre 2012

Revue d'opinions - Octobre 2012

Philippe Brindet - 31 octobre 2012

1 - La politique en France

    Islam

  1. What Islamists and nontheists have in common, par Brad Hirschfield dans The Washington Post du 01/10/2012 -(en local).

    Brad Hirschfeld est un rabbin libéral de New York. Il a entendu les chefs d'Etat de l'Egypte et du Yemen réclamer à la tribune de l'ONU des lois pour châtier les atteintes à la religion musulmane dès lors qu'elles offensent les musulmans. Il a vu la Freedom From Religion Foundation qui, comme son nom ne l'indique pas - est une organisation athée militante, exiger en justice le retrait de choses aussi innocentes que l'affichage des Dix Commandements dans des écoles, et même dans une église proche du terrain de sports d'une Université et qui pouvait donc être vue par ... des étudiants. Le rapprochement parle de lui-même.

  2. La prison, creuset de l'islamisme radical, par Laurence de Charette dans Le Figaro du 09.10.2012 - (en local).

    Madame de Charette se lance dans un thème qui devient de plus en plus fort ces dernières années. L'islam radical, qui n'aurait rien à voir avec l'islam des Lumières pratiqué couramment par le CFCM et ses mosquées, se recrute en prison. La preuve selon Madame de Charette : il y aurait 18.000 musulmans en prison ... C'est compté par les repas hallal ...

    Nous autres, personnes pas encore emprisonnées malgré les 1.800 lois qui augmentent chaque année les millions de crimes et délits institués par la sagesse de notre Législateur bien-aimé, sommes aussi émerveillés de la prudence avisée de notre Administration maternelle qui enregistre comme islamiste radical endoctriné tout détenu qui ne sert plus la main des surveillants de sa prison. C'est Madame de Charette qui nous le dit.

  3. le mariage gay « C’est se mettre en marge de la communauté des musulmans », par Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, rapporté sur le site de LGP - (en local).

    LGP est une organisation homophile de Marseille. Son entrevue avec Dalil Boubakeur est la première manifestation publique de l'opinion des religieux musulmans sur la question, non pas de l'ouverture du mariage civil, question qui semble en dehors du champ d'intérêt du Docteur Boubakeur, mais de l'union de deux homosexuels. Son opinion est simple :

    ... l’homosexualité est réprouvée. Cela figure de manière très explicite dans le Coran où il est fait allusion au peuple de Lot se livrant à des actes non conformes à la prescription religieuse. Il est bien dit aussi : Pourquoi négligeriez-vous les femmes alors que Dieu les a créées pour vous, pour votre compagnie ? Pourquoi vous intéresseriez-vous aux hommes ?

    Le Dr Boubakeur suit ici une stratégie strictement inverse de la stratégie de l'épiscopat catholique qui fait silence sur les arguments religieux. La position musulmane est d'une puissance remarquable : deux hommes qui s'unissent, par le mariage civil ou n'importe quelle opération, se mettent en marge de l'Ouma, la communauté des croyants. Dans le catholicisme, la déclaration équivalente serait : "ces deux hommes sont excommuniés". Enfin, l'échange final avec les questionneurs de LGP semble les avoir laissé sans voix.

    Question : Beaucoup de jeunes musulmans qui vivent dans les banlieues souffrent de ne pas pouvoir dire leur homosexualité. Que dites-vous à leur entourage ?

    Réponse du Dr Boubakeur : Nous n’avons pas à intervenir dans les lois de la nature. L’être est comme il naît. Il faut s’abstenir de juger. Seul Dieu crée et juge. Et je recommande la plus grande réserve. Dans l’islam c’est le signe que l’on s’en remet à Dieu. Il faut se garder de tout jugement spontané. Par ailleurs, dans notre religion, il n’ y a point de contrainte. Il faut le savoir, il faut le dire.

    Fort, très fort.

  4. Occupation de la future mosquée de Poitiers, par Mestre & Monnot dans Le Monde du 20.10.2012 - (en local)

    Mestre & Monnot ? C'est un sommet du journalisme citoyen. Il s'agit en réalité de deux journalistes du Monde qui, "en dehors" de leurs heures de bureau ..., tiennent des fiches qu'ils pensent que la police devrait tenir. Ils fichent tout ce qui bouge et qui leur paraît nazi, fasciste, d'extrême-droite, ci-devant, prêtre réfractaire, etc. Ca fait deux siècles que çà dure. Ils ont juste perdu la guillotine. Mais çà peut se retrouver au Musée Robespierre.

    Ici, il s'agit de désigner à la vigilance républicaine les noms de sept individus et de trois clubs politiques qui se sont signalés par une manifestation sur un chantier de construction d'une mosquée ... à Poitiers, lieu d'une célèbre bataille de Charles Martel en 732.

  5. Idéologies en vrac

  6. Eric Hazan, l'homme qui en appelle à Robespierre, par Eric Aeschimann dans le Nouvel Obs' du 11.10.2012 - (en local).

    Hazan serait un chirurgien retraité, activiste de la Gauche radicale. Après s'être fourvoyée dans les aventures stalinienne, maoïste,pol-potiste et d'autres encore tout aussis toxiques, la Gauche Radicale, comme le reste de la Gauche française, semble revenir à ses sources : le robespierrisme. Au nom de son incorruptibilité alors qu'il était un "pourri". Du mensonge et de la destruction pour tout bagage.

    Eric Aeschimann qui n'ose pas trop aller contre des icônes, même douteuses, exécute finalement Hazan en disant de lui :

    C'est finalement un Robespierre sur mesure qu'il défend en vibrant.

  7. Enfants, qu'est-ce qui leur donne envie d'apprendre, par Pascale Senk dans Le Figaro du 16.10.2012 - (en local).

    Article bien faible. Sur la base des expériences d'un brave professeur de quelque chose et d'un professeur de psychologie, la journaliste distille les idées conformes : "pas de compétition, çà isole", "l'autodétermination de l'apprenant", «la conviction chez l'enfant qu'il est en mesure d'affronter avec ses compétences de nouveaux défis et difficultés», "se sentir bien dans son groupe".

  8. Il faut enseigner le logiciel libre en France, par Stéfane Fermigier et al. dans Le Monde du 18.10.2012 - (en local).

    Nous attirons l'attention du lecteur sur deux choses :

    1. le modèle économique du logiciel libre est extrêmement contestable ;
    2. les activistes du "logiciel libre" sont à l'intersection douteuse entre le monde universitaire et celui de l'extrême gauche.

    On cite deux passages de ce qui n'est pas un article de réflexion, mais un vulgaire tract qui aurait pu être distribué à la sortie d'un restau-u ... :

    • C'est en enseignant les programmes et les technologies du logiciel libre... que l'on formera les jeunes ingénieurs à ces méthodes collaboratives, à ces approches ouvertes. Au-delà même de la sphère informatique, ces savoirs seront la clé de la compétitivité de nos entreprises au XXIe siècle.
    • Le logiciel libre porte des valeurs humanistes fortes ...
    Il n'est pas souhaitable ici d'en dire plus.

  9. Sciences Po : la Cour des comptes a tort pour l'essentiel, par François Goulard dans Le Monde du 23.10.2012 - (en local).

    L'article est des plus simples à résumer. Son auteur commence par la fin et ne donne qu'une seule idée :

    Dans sa critique de la gestion de Sciences Po, sous la direction de Richard Descoings, la Cour des comptes à (sic) sûrement raison. Elle a sûrement raison dans le détail. Elle a fondamentalement tort pour l'essentiel.

    Nous désapprouvons vivement l'opinion de Monsieur Goulard, "président du Conseil général du Morbihan, ancien ministre, ancien magistrat à la Cour des comptes". Malgré tous ses mérites, il est l'exemple même de l'homme politique qui ne devrait pas avoir le droit de l'être. Plus, il fait partie des gens qui ne devraient pas avoir le droit d'écrire cet article, puisqu'il est lui-même lié à la Cour des Comptes qu'il prétend critiquer.

    Le soutien de François Goulard à Richard Descoing reste pour nous un mystère. Dans un article Sciences Po : Richard Descoings, itinéraire d'un iconoclaste de Marie-Sandrine Sgherri dans Le Point du 04.04.2012, il est écrit de Richard Descoing :

    Son coup d'éclat reste d'avoir ouvert en 2001 un accès à Sciences Po aux élèves de Zep. Cette initiative iconoclaste en fait une star médiatique. On a peine à imaginer aujourd'hui le tollé déclenché : une nouvelle loi doit être votée au Parlement, la gauche le soutient, et plus particulièrement Jack Lang. Mais la droite est vent debout et la bataille s'annonce rude. Descoings est convaincant. Il parvient à retourner jusqu'à ses adversaires. Comme François Goulard, le député mandaté pour démolir l'amendement à l'Assemblée. Après son entrevue avec Descoings, il renonce et s'abstient lors du vote.
    Pourqoui ? Pourquoi cet article de soutien posthume ?

  10. L'ENA, facteur de déclin français, par Patrick Fauconnier dans Le Nouvel'Obs du 25.10.2012 - (en local).

    Il s'agit d'une recension d'un livre d'Olivier Saby « Promotion Ubu Roi », sous titré « Mes 27 mois sur les bancs de l’ENA », lu en parallèle avec un vieux livre de Marc Bloch, « L’Etrange défaite », écrit en 1940. Olivier Saby est un jeune diplômé de l'ENA qui "vend" la mèche de la tartufferie de la formation de nos "élites" administratives et politiques.

    Une seule obsession parmi les "élèves" et les "anciens élèves" : leur rang de classement à la sortie. Pour être le meilleur, une seule méthode : reproduire servilement sans aucune innovation des schémas tous faits pris dans les lois, les décrets et les textes réglementaires européens. Même sur des sujets totalement abscons et inconnus de celui qui les traite.

    Patrick Fauconnier, sur les avis de Bloch et de Saby, déduit :

    Ce livre nous apprend ceci : les énarques sont formés à administrer et gérer, certainement pas à inventer et innover. On ne les a aucunement préparés à être stratèges, imaginatifs, audacieux, courageux. On leur a même instillé les vertus inverses. Or tous les leviers de l’état et des politiques publiques sont aux mains d'énarques.
    Le lecteur a la conclusion sous les yeux quand il lit les nouvelles.

  11. Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l’on oublie souvent de dire. , par Gilles Bernheim, sur le site du Grand Rabbin de France - (en local).

    Dans ce texte, le Grand Rabbin condamne nettement et sur des arguments tant sociologiques que religieux, le mariage homosexuel et l'homoparentalité prévus par le projet de loi Taubira. Il rejoint pour la plupart de ses arguments les vues de l'Eglise de France. On note sa grande crainte que l'une ou l'autre des deux dispositions contestées soit le cheval de Troie d'une autre "avancée" sociétale imposée par la théorie du genre. Gilles Bernheim conclut notamment :

    ... les arguments invoqués d’égalité, d’amour, de protection ou de droit à l’enfant se démontent et ne peuvent, à eux seuls, justifier une loi.
    La Revue THOMAS publie une étude de la déclaration de Gilles Bernheim.

  12. Un judaïsme sans pertinence, par Ron Naiweld et Yaara Alon dans Le Monde du 26.10.2012 - (en local).

    Avec une virulence remarquable, les deux auteurs critiquent le Grand Rabbin au sujet de son document contre le mariage homosexuel et l'homoparentalité. Leur critique la plus simple est que son raisonnement se borne à rassurer le conservatisme le plus étroit.

    Mais leur critique la plus forte consiste à rappeler la cause de la création du rabbinat. Le rabbinat était une contestation du système des prêtres, intermédiaires obligés entre l'individu et Dieu. Le rabbin Bernheim n'a donc aucune légitimité pour "parler" au nom du judaïsme. Il n'est pas le "pape" des juifs.

    L'idée est intéressante. Malheureusement, le développement de Naiwed et Alon montre qu'ils appartiennent à un courant de pensée qui rend douteux leur critique de la légitimité que revendique Gilles Berheim.

    En effet, le discours rabbinique propose une lecture radicale de la notion même de la Loi, où cette dernière ne représente pas un état objectif et préexistant, mais articule et organise un nouvel état de choses, qui permet de mieux pratiquer le travail spirituel.
    C'est vague, mais montre leur direction vers une Loi mouvante et entièrement inscrite dans le progrès de l'Histoire. Par contre, les deux critiques ne donnent aucun argument en faveur du mariage homosexuel ou de l'homoparentalité et aucune discussion de la déclaration de Gilles Bernheim. Ils se bornent à déclarer : "Monsieur le Grand Rabbin, taisez-vous." C'est bref.

  13. Le malencontreux texte du grand rabbin de France contre l'homoparentalité, par Par Franck Jaoui, porte-parole du Beit Haverim, Alexandre Urwicz, coprésident de l'AFDH, et Martine Gross, sociologue, dans Le Monde du 26.10.2012 - (en local).

    Jaoui et ses deux co-auteurs, tous ardents activistes de la cause homophile, n'ont pas de mots assez durs pour vilipender la déclaration du Grand Rabbin de France. Ils lui reprochent de manière véhémente son homophobie tout en reconnaissant que cette condamnation se trouve dans la Bible. Ils lui reprochent son erreur sur la théorie du genre et soulignent que les homosexuels sont relativement étrangers à la "théorie du genre". Leur conclusion est assez étonnante :

    Avec un tel texte, le grand rabbin se rapproche des positions dogmatiques de l'Eglise catholique et ce faisant, perd en légitimité.
    Que chacun apprécie.

    Dans notre étude de la déclaration de Gilles Bernheim, nous avons montré que l'adhésion à la théorie du genre n'avait pas grand chose à voir avec l'homosexualité. Mais, Jaoui et ses co-auteurs donnent une importance trop grande à cette théorie dans le document de Bernheim. Ils ne discutent pas les critiques de Bernheim centrées sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité. La théorie du genre - et nous partageons les avertissements de Jaoui et al. sur le peu d'existence d'une théorie "unique" - pose un problème différent. Par contre, le Grand Rabbin a le droit et raison de supposer de la part des tenants d'une quelconque théorie du genre d'une manoeuvre de cheval de Troie, non pas pour instaurer le mariage homosexuel, mais après cette instauration ...

  14. Mariage gay, les notaires craignent une loi trop hâtive, par Jean Tarrade dans Le Figaro du 26.10.2012 - (en local).

    Plus que les notaires, il s'agit de l'opinion de leur nouveau président, homme respectable s'il en fut. Malheureusement, les craintes de Tarrade sont celles d'un homme qui découvre l'étendue d'une situation qui a travaillé depuis dix ans dans le public homophile. Les problèmes qui le tracassent n'en sont vraiment plus. Il se demande quel sera le statut du beau-parent ou le droit d'un enfant d'avoir trois "mamans" quand censont des questions qui n'effleurent plus les homophiles.

    Beaucoup d'homophiles - nous désignons par là les rares homosexuels et leurs beaucoup plus nombreux supporteurs - vivent déjà de telles situations. La plupart des enfants naissent hors mariage et ne vivent plus depuis longtemps dans une famille, mais dans de véritables tribus ou clans. Mais il est vrai que, lorsque l'on passe devant le notaire, on essaye de traduire en termes "traditionnels", ce qui n'aide pas à comprendre.

    M° Tarrade a bien raison de se soucier d'un enfant de lesbiennes après le quatrième divorce de ses "mamans". Eh bien, Maître, cet enfant vivra comme les enfants d'hétérosexuels au second divorce de leurs parents hétéro. Mais, il est étrange de se poser le problème parce que la mère est lesbienne et pas quand le père est hétéro.

  15. Le choix du patron de Sciences Po suscite de fortes réserves, par Benoît Floc'h dans Le Monde du 31.10.2012 - (en local).

    Le successeur de Richard Descoing à la tête de Sciences Po' a été désigné par les instances dirigeantes de l'institution. Il s'agit de Henri Crès, membre de l'équipe dirigeante nommé par M. Descoing. L'Etat doit avaliser cette nomination qui, en réalité lui revient. Or, Monsieur Crès aurait un avenir menacé. D'abord parce qu'il est une créature de Monsieur Descoing. Ensuite, parce que la Cour des comptes, critiquée pour cela par M. Goulard (voir plus haut), a émis un Rapport extrêmement critique et pourrait ouvrir une procédure judiciaire contre la gestion de l'Institut.

    Nous ne comprenons pas bien ce qui se passe, mais il y a quelque chose de pas net. Mais de quoi s'agit-il ?

  16. French Socialists, Under Fire, Display a Lack of Fraternité, par Steeven Erlanger dans The New York Times du 31.10.2012 - (en local).

    Un article qui, sur un ton sérieux, est en réalité un formidable éclat de rire devant les agissements de ce qui est le pire ramassis de menteurs et d'incompétents et qui se dénomment socialistes en France. Depuis les contournements de Hollande, la grogne des militants au congrès de Toulouse, les gaffes politiques de Ayrault, les sondages mauvais, tout est passé en revue. Mensonge, incompétence ? Voilà l'association la plus impardonnable aux Etats-Unis. En France, pas.

  17. Economie

  18. 2011-2013 : 65 milliards de hausses d'impôts, par Eric Lefebvre dans Les Echos du 09.10.2012 - (en local).

    Le titre parle de lui-même. Le chomage et la baisse de la consommation sont entièrement provoqués par les hausses d'impôts et ces hausses d'impôts n'ont aucune autre justification que de réduire la liberté des sujets de l'Etat, nous, que certains ont le culot de désigner comme le "peuple souverain". Un souverain qui a depuis longtemps abdiqué sa puissance entre les mains d'une "noblesse" inqualifiable.

    Les fondamentaux de la fiscalité de l'administration Sarkozy étant suivis par l'administration Hollande, nous pouvons facilement en déduire que le sarkozysme et ses éventuels héritiers sont autant socialistes que Monsieur Hollande et ses affidés. Plus encore, nous comprenons que les gens qui font office de politiciens en France, sont des agents d'une classe sociale qui doit compter moins de dix mille personnes. Des gens qui appliquent comme des automates une idéologie bornée, mais dictatoriale. Pour s'en débarrasser, il faudrait beaucoup de souffrances que les braves gens veulent encore s'épargner. Les politiciens au pouvoir aujourd'hui devraient se méfier de ne pas infliger aux français des souffrances que les seconds estimeraient de même niveau que celles qu'ils imaginent pour se débarrasser des premiers.

  19. Laurence Parisot = «La situation est gravissime», Par Gaëtan De Capèle, Marc Landré, Cyrille Lachèvre dans Le Figaro du 14/10/2012 - (en local).

    Madame Parisot, Présidente du MEDEF, le syndicat du patronat français, avertit les forces politiques :

    1. la situation économique est gravissime ;
    2. certains patrons sont en état de quasi-panique ;
    3. les grands investisseurs étrangers excluent maintenant la France d'emblée.
    Sera t'elle entendue ? Tout porte à croire que non et que, si c'était "si", celà ne servirait plus à rien.

    Jacques Attali déclarait le mois dernier que nous étions à l'orée d'une révolution sanglante. La révolution de 1789 a été déclenchée à la surprise générale à cause d'une fiscalité déraisonnable et d'un endettement démesuré de l'Etat.

  20. Une PME face à la concurrence « déloyale » des prisons, par Frédéric Potet dans Le Monde du 17 octobre 2012 - (en local).

    Un excellent article sur la concurrence déloyale subie par une PME de sous-traitance. Les ateliers carcéraux peuvent ainsi se trouver en concurrence avec des PME. Du fait de la non-prise en compte de charges importantes comme le loyer, mais surtout de salaires incroyablement faibles, les ateliers carcéraux emportent des marchés dans des conditions auxquelles les PME ne peuvent pas faire face.

    Frédéric Potet, sans insister, souligne deux problèmes :

    1. le conflit entre des lois humanistes de réinsertion des détenus et le jeu normal de la concurrence ; et
    2. la bizarre délégation de service public au profit de filiales bizarrres de grands groupes chargées de gérer les ateliers carcéraux.
    Le problème est difficile sinon insoluble.

  21. L'augmentation des impôts est «un non sens économique», interview de Patrick Artus dans Le Figaro du 19.10.2012 - (en local).

    Le Parti socialiste, le gouvernement et leur Président normal auront été prévenu de tous côtés. Ici c'est Patrick Artus, pourtant très peu libéral et même plutôt étatiste et européiste qui le dit. SOn interview est succint. Mais il dit froidement :

    1. la hausse d'impôt est à contre-sens des ambitions de ré-industrialisation et d'amélioration de l'emploi, parce que les entreprises frappées de la hausse d'impôts vontr encore réduire leur bénéfice et leur chiffre d'affaire. Elles vont stopper les rares investissements qui permettraient la ré-industrialisation et une reprise de l'emploi.
    2. les baisses de dépenses publiques, ridiculement faibles, seront mécaniquement laminées par la diminution du PIB et leur effet sera nul sur la reprise.
    3. les recettes fiscales attendues en 2013 ne seront pas là parce que le gouvernement prévoit une croissance de +0,8% quand Natixis (la banque de Artus) compte sur -0,5% !
    Pire encore, Patrick Artus indique que les socialistes entraînent la France sur le chemin pris par l'Espagne, le Portugal et la Grèce chez qui la crise s'aggrave suite à des hausses d'impôt.

    Le FMI vient d'ailleurs de réviser à la baisse sa prévision de croissance pour la France qui serait de +0,2%. Et le projet de gouvernement ne passe pas mieux qu'avec Artus.

  22. L'avertissement de General Electric à la France, par Nani Beccalli, interrogé dans Le Figaro du 22/10/2012 - (en local).

    Nani Beccalli est le Président de General Electric Europ. Il appartient à un groupe industriel qui pèse 230 milliards de dollars en Bourse et 300.000 employés. Il dit plusieurs choses inquiétantes :

    1. La France ne fait plus partie de l'Europe du Nord. Mais, même dans le groupe sudiste, sa situation n'est pas la meilleure. L'Italie va mal parce que l'Etat italien est endetté. Mais son secteur privé est florissant, ce qui n'est pas le cas de la France.
    2. Il déclare froidement :
      Pour être honnête, la France m'inquiète un peu. Depuis la transition politique, votre pays envoie des signaux qui n'encouragent pas l'investissement, et qui, vu de l'étranger, n'en font pas le pays où il faut être.
    3. Le discours français sur l'amélioration de la compétitivité est mauvais. La compétitivité est européenne ou elle n'est pas. Par contre, la France à un gros problème : l'emploi et les retraites.
    Pas très encourageant, tout çà ...

  23. Pour une dévaluation fiscale, par Philippe Aghion, Gilbert Cette, Emmanuel Farhi, professeurs d'économie, et Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS, dans Le Monde du 24.10.2012 - (en local).

    L'article contient trois affirmations :

    1. les auteurs bien que keynésiens, soutiennent contre d'autres keynésiens l'idée d'un bénéfique choc de compétititivité produit par un transfert d'une partie des charges sur le travail vers la CSG ou la TVA.
    2. le transfert de charges entraîne un bénéfice temporaire en marché "intérieur" et un bénéfice constant en marché d'importation
    3. le recours à un impôt à assiette "universelle" revient à appliquer une dévaluation monétaire et cette équivalence a été notée et défendue par Keynes contre Churchill en 1931.
    Le raisonnement est fort intéressant.

    Malheureusement, il nous semble :

    1. qu'il se fonde sur une pensée magique qui s'identifie à une autorité "incontestée" de la "communauté des scientifiques" : Keynes. Ce qui est le plus court chemin vers l'erreur.
    2. en marché "intérieur", le transfert sera dans la pratique équivalent à une hausse des charges parce que l'Etat sera contraint de surévaluer de façon à ne pas courir le risque d'être "volé". Peu importe qui paye sur quelque chose , si on paye plus sur tout.
    3. en marché "importation", les opérateurs ont plusieurs stratégies comme retirer les marchandises en organisant une pénurie en France ou encore en refusant les marchandises en provenance de France par un mécanisme de rétrocession fiscale ...
    Et l'effet est alors totalement inévaluable.

  24. Une journée dans la vie d'Eric, SDF à Paris, par Soren Seelow, dans Le Monde du 26.10.2012 - (en local).

    Un reportage essentiel pour comprendre la société française. La vraie. Pas le décor à la Potemkine qu'on montre à la télé.

  25. Louis Schweitzer - pas de "choc de compétitivité" (291012).txt, avec Louis Schweitzer dans Le Nouvel Obs' du 29.10.2012 -(en local).

    Louis Schweitzer, ancien président de Renault, ancien président de la Halde, cacique du Parti Socialiste et de la Haute Fonction Publique, est un "conservateur à la française". Il se définit comme "d'obédience keynésienne", c'est-à-dire partisan de l'endettement de l'Etat. Et des entreprises. Pour lui, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans la France de Hollande. Il faut seulement "rétablir de façon active un dialogue avec les entreprises, les institutions patronales, les syndicats" ... Parlotes donc.

2 - Quelques nouvelles scientifiques

Les Prix Nobel 2012

Serge Haroche, administrateur au Collège de France, ancien patron du laboratoire Afred Kastler de l'Ecole Normale Supérieure, s'est vu attribué le prix Nobel de Physique 2012 avec l'Américain Vineland. Ce laboratoire a été dirigé par trois Prix Nobel de Physique : Alfred Kastler lui-même, Claude Cohen-Tannoudji et Serge Haroche.

  1. Serge Haroche = 'Il y a une contradiction entre le temps des politiques et le temps de la recherche', dans un chat Internet dans Le Monde du 11/10/2012 - (en local).

    Serge Haroche dit quatre choses intéressantes :

    1. ses travaux se concentrent sur les interactions matière-lumière sur des systèmes à 1 seul atome ou 1 seul photon, qui sont des systèmes exclusivement quantiques.
    2. la recherche fondamentale est une activité essentielle à la civilisation parce qu'elle procède de la curiosité de l'esprit humain. Elle est donc plutôt du côté de la culture que de l'économie ou de l'industrie.
    3. Il aime l'art, et principalement les musées, la peinture et la culture.
    4. Le soutien de la recherche fondamentale doit être découplé de tout intérêt, même hypothétique, portant sur des applications pratiques, Et un tel soutien ne doit pas bloquer la créativité des chercheurs sous le poids de l'administration et de la bureaucratie.
    Les années à venir ne vont pas être "drôles" pour lui et ses semblables.

  2. L'affaire Evin-Debré

    Les Professeurs Evin et Debré ont édité un Guide des médicaments qui "assassine" la médecine contemporaine. Sont listés des médicaments et des traitements, coûteux ou non, inefficaces ou toxiques. La désapprobation est unanime. Auraient-ils raison ?

  3. Un inquiétant guide des médicaments, par André Grimaldi et al. dans Le Monde du 23 10.2012 - (en local).

    André Grimaldi est un professeur de médecine qui est le premier signataire de cet article. Avec ces confrères, il proteste contre le travail de Evin et contre les effets délétères qu'il aura sur les patients.

    Caricaturant le contenu du guide de Evin, les professeurs de médecine se disent effarés de ses erreurs. Ils l'accusent de pousser ainsi les patients à ne pas suivre de manière rigoureuse leurs prescriptions et d'être ainsi la cause de la mort de centaines de patients. Cependant, ils lui concèdent :

    ... il faut reconnaître que Philippe Even a raison lorsqu'il dénonce les médicaments inutiles, les coûts injustifiés, les manoeuvres de l'industrie, les publicités mensongères, la complaisance de certains professionnels, le silence des sociétés savantes et des institutions universitaires concernées après que fût révélé le scandale du Médiator.

    On notera que les braves disciples d'Esculape basculent dans la défense corporatiste et dans l'illustration d'une tendance lourde contemporaine de surestimation de l'autorité de la "communauté scientifique". On notera aussi que la presse se livre à une exécution du travail de Evin et Debré en découpant leur Guide par "appartements" qu'elle livre à la vindicte de mandarins de la section médicale concernée.

  4. Le "guide" des 4000 médicaments des professeurs Debré et Even ne peut susciter qu'indignation, par Bernard Waysfeld dans Le Monde du 23.10.2012 - (en local).

    C'est extrêmement désagréable. Bernard Waysfeld, l'auteur défile ses titres et qualités :

    "Docteur Bernard Waysfeld, interniste, psychiatre, nutritionniste et président du Groupe de réflexion sur l'Obésité et le Surpoids (www.gros.org)"
    On n'aime pas du tout cet état d'esprit.

    Sinon, Waysfeld pointe un positionnement tout aussi désagréable des auteurs Evin et Debré qui, dans leur Guide, se livrent à une "charge" pénible des obèses contemporains. Mais, Gaysfeld soutient ensuite les avantages de plusieurs produits mis en cause gravement par Evin et Debré. Or, en effet, la toxicité et les doutes sur ces médicaments sont connus et indiqués par leurs fabricants.

    Gaysfeld se lance en conclusion sur un aperçu de ce qu'il tient la médecine qu'il pratique comme un art. Et en profite pour distiller une "bonne leçon" aux cacochymes auteurs du Guide détesté des médecins ... On aurait aimé qu'il explicite ce qu'il entend par "son art médical".

  5. Médicaments inutiles ou prescriptions excessives, par Jean-Luc Harousseau dans Le Monde du 30.10.2012 - (en local).

    Harousseau est un professeur de médecine, agrégé en hématologie, nommé en 2011 à la présidence de la HAS par décret Sarkozy. Il est passé de l'UMP à l'Alliance centriste. Son article est redoutable contre le livre de Evin et Debré et conclut :

    Alors inutile ? Oui ce livre est inutile car il arrive trop tard, bien après l'importante réflexion qui a suivi l'affaire Médiator. Dangereux ? Oui ce livre est dangereux car il véhicule certaines idées fausses et risque d'accroitre le climat de défiance vis-à-vis du corps médical et du système de santé qui ont plutôt besoin en ce moment de davantage de sérénité.

    Malheureusement pour le rusé professeur, sa conclusion met la puce à l'oreille. Il y aurait eu une importante réflexion qui a suivi l'affaire Médiator. Nous n'en avons eu aucun écho. Et surtout, si réflexion il y a eu, elle n'a été suivie d'aucune décision connue de nature à démontrer le changement de paradigme médical que Evin et Debré veulent initier. Quant à la défiance, je crois qu'elle est essentiellement celle des gens en bonne santé et Evin-Debré n'y changent rien. Je crains que les respectables membres des pompes funèbres ne suscitent chez les vivants une défiance du même ordre. Ou les juges chez les honnêtes gens. Et ainsi de suite.

  6. L'affaire Seralini

    En Septembre 2012, un professeur de biologie de Caen, Seralini, publie avec un grand renfort de promotion médiatique un article et un livre établissant et dénonçant la toxicité des OGM en général et du maïs transgénique en particulier. La réaction de la "communauté scientifique" est unanime, ce qui paraît la rend suspecte. Selon l'"establishment", l'étude Séralini est immorale et scientifiquement fausse.

    Contrairement au cas de la climatologie - qui ne cesse d'invoquer la "communauté scientifique" et son "consensus unanime" - il est très difficile de se faire une idée du débat sur la toxicité des OGM. Qu'il suffise de souligner que ce mois-ci, alors que les gènes étaient réputés constitués sur environ 1% de l'ADN, une étude de génétique moléculaire vient d'établir que les 99% restant de l'ADN, qu'on croyait une sorte de "poubelle" sans intérêt, aurait un rôle dans l'expression ou non de ces mêmes gènes. Il semble que la prétendue communauté scientifique ne sache encore rien en matière de génétique. Les OGM sortiraient alors bien du laboratoire de l'apprenti sorcier.

  7. Comment un OGM, un pesticide et un système peuvent être toxiques, par Gilles-Eric Séralini dans Le Monde du 26.10.2012 - (en local).

    En réaction aux critiques qui se sont élevées contre son étude, Séralini se borne à affirmer que ses adversaires n'ont qu'à faire la même critique aux publications des firmes produisant des OGM. Il conclut :

    C'est de conscience et de solidarité que notre société a besoin ; en un mot, de sagesse. Les scientifiques ont le droit de se tromper. Mais ils ont le devoir d'éviter ce qui peut être évitable : la plupart des grands scandales de santé publique le sont. La science que je pratique n'est pas faite pour nourrir l'ogre insatiable de la finance mais pour protéger les êtres humains d'aujourd'hui et de demain.

    On tire le sentiment que Séralini est bien conscient que son étude est fausse. Mais qu'il l'a faite fausse avec la conviction de rendre service à l'humanité (il dit "la société") en ayant raison contre la finance. On ne peut égarer plus l'esprit scientifique et l'esprit du bien public.

  8. L'affaire de L'Aquila

    En 2009, un tremblement de terre bouleverse la ville italienne de l'Aquila, provoquant plus de 300 morts, des milliers de blessés et de sans abri. Une Commission scientifique s'était tenue à L'Aquila 6 jours avant le tremblement de terre et avait conclu qu'il n'y avait aucun risque prochain de tremblement de terre. 7 membres de cette Commission étaient jugés par un Tribunal italien et condamnés à 7 ans d'emprisonnement.

    Les réactions ont été immédiates et virulentes. Les scientifiques, avec une absence complète de sens moral et de sens civique, protestent de leur droit à dire et à faire faire n'importe quoi aux autorités civiles et politiques. La raison ? Un séisme ne se prévoit pas ! Mais alors que diable faisaient les 7 scientifiques dans la Commission qui a déclaré la situation sûre ?

  9. L'Aquila, les scientifiques manipulés par le pouvoir politique, par Dominique Dunglas, dans Le Point du 23.10.2012 - (en local).

    Dans cet article, il est dit trois choses :

    1. il y avait des secousses incessantes et la population était exaspérée, prête à émigrer de la région ;
    2. un physicien, Giampaolo Giuliani, "s'appuyant sur une théorie non admise", avait annoncé une catastrophe prochaine ; et
    3. le responsable de la Sécurité Civile avait convoqué les scientifiques pour, non pas une "conférence scientifique", mais pour calmer la population et faire taire les "imbéciles", comprenez : Giampaolo Giuliani.
    Vu sous cet angle, ce n'est pas sept ans de prison, mais quatorze qu'il fallait pour ceux qui avaient accepté de participer à cette mascarade. D'autant, qu'à notre connaissance, Giampaolo Giuliani n'a jamais prétendu appliquer une "théorie non-admise". Il utilisait une observation parfaitement fiable de mesure du radon radioactif libéré par les secousses préliminaires du tremblement de terre majeur, observation typique des massifs granitiques et connue de tous les géologues. Il avait juste inventé un appareil correct pour le mesurer et il s'en est servi. Et si les gens qui le tenaient pour un imbécile sont aujourd'hui en prison, il n'a, à notre connaissance, jamais été réhabilité.

  10. Hors de l'actualité

  11. ‘The Fractalist,’ Benoit B. Mandelbrot’s Math Memoir, par DWIGHT GARNER dans The New York Times du 30.10.2012 - (en local).

    Né à Varsovie en 1934, dans une famille juive de Lithuanie, Benoît Mandlbrot s'est établi avec ses parents à Paris en 1936. Il passe la guerre caché en France, y survit et intègre Polytechnique. Il part ensuite aux Etats-Unis avec une idée fondatrice : la complexité du réel est analysable par la géométrie. Et il invente les fractales, objet mathématique maintenant largement utilisés et popularisés. L'ouvrage recensé par le New York Times est les mémoires écrites par Mandelbrot dans les dernières années de sa vie. Il y livre beaucoup d'idées générales et d'appréciations sur les choses qu'il a rencontrés. On se demande si ces Mémoires seront traduites et diffusées en France.

3 - L'Euroland

On n'épiloguera pas sur la désignation soupçonneuse de l'UE comme Prix Nobel de la Paix. Le Comité Nobel exerce sa philanthropie dans un pays radicalement opposé à l'UE, ce qui est pour le moins paradoxal, mais montre bien le divorce entre les nations et les européistes.

    L'affaire des élections géorgiennes

    Tout commence par une tribune libre de Martens, patron d'un parti majoritaire au Parlement Européen. Ce texte lamentable mettait en cause la fortune d'un candidat aux législatives géorgiennes - la Géorgie n'étant pas encore membe de l'UE - et poussant des accusations contre la conformité démocratique de ce candidat (voir notre Revue du mois précédent). Le problème éclate ce mois-ci : le candidat bafoué a été élu et son parti est devenu majoritaire .... Délivrez-nous de ces pantins de Bruxelles !

  1. L'attitude déplorable de M. Wilfried Martens à propos de la Géorgie, par Tedo Japaridze dans Le Monde du 01.10.2012 - (en local).

    M. Japaridze, le conseiller pour les Relations à l'étranger du candidat géorien Ivanishvili, proteste contre les insinuations de Martens. M. Japaridze indique clairement :

    Une telle partialité de jugement politique risque de mettre le PPE hors jeu en Géorgie à l'issue des élections législatives.
    On ignore le jeu auquel joue un parti politique comme le PPE en Géorgie. Mais on comprend bien la perversité du système européen. Le PPE est exclusivement composé de politiciens européistes dont la légitimité démocratique est largement formelle. En groupe, ils présentent une toxicité redoutable qui les fait craindre par les administrations et politiciens des petits Etats satellites ou même membres, et qui dépendent de subsides bizarrement distribués par des agences plus ou moins commandées par les politiciens de partis comme le PPE.

  2. Le Rêve géorgien, un parti construit à coups de millions de dollars, par Piotr Smolar dans Le Monde du 02.10.2012 - (en local).

    Piotr Smolar est un journaliste de Le Monde, qui est froidement social-démocrate. Le PPE et Martens sont beaucoup trop "à droite" pour lui. Mais il reprend à son compte les stupides rodomontades de Martens sur l'enrichissement du candidat Ivanishvili et de ses supposés "cadeaux" pour s'acheter une position politique en Géorgie. Comme si les européistes n'avaient pas participé à la même opération avec Soros il y a vingt ans pour fabriquer Saakachvili, dictateur rejeté par les Géoriens.

    Smolar qui n'a pas lu Japaridze, mais qui sait pourtant que Ivanishvili vient de remporter les législatives, croît encore "malin" de réveiller les consciences de gauche en agitant de prétendus conseillers américains alors que Ivanishvili a fait sa fortune en Russie quand Saakachvili a déversé l'argent américain des Soros et autres USAID. Pour ne pas parler de l'OTAN et de l'UE dont il était l'homme-lige.

  3. Vladimir Poutine, le poignard et le goupillon, Par Pierre Avril dans Le Figaro du 05/10/2012 - (en local).

    Pierre Avril est un journaliste du Figaro qui distille en permanence les mots d'ordre de la social-démocratie d'obédience bruxelloise contre la politique de Vladimir Poutine. Les thèmes ressassés ad nauseam sont : la prétendue corruption de Poutine qui s'enrichirait scandaleusement, l'explication douteuse de sa politique par son appartenance au KGB défunt, sa haine selon les calomnies de Avril de la démocratie élective qui le conduirait à truquer les élections et enfin sa haine du libéralisme, toujours selon Avril, qui conduirait Poutine à recherche les alliances les plus rétrogrades.

    L'article d'Avril est sur ce dernier thème et l'alliance prétendue rétrograde serait avec l'église orthodoxe russe dont le chef serait selon Avril un agent de KGB. Véritablement une obsession pour Avril. Bien entendu, cette accusation est tout simplement fantaisiste et est seulement destinée à susciter dans le lectorat du Figaro des réflexes pavloviens éduqués depuis la guerre froide contre le soviétisme et son service secret. C'est le degré zéro du journalisme et le sommet de la manipulation gauchiste. Les commentaires des lecteurs du Figaro montrent d'ailleurs clairement qu'ils ne sont pas dupés par les insinuations difficiles de Avril. Mais, Beaumarchais disait : "Calomniez, il en restera toujours quelque chose".

  4. Géorgie, cas d'école régional, par Piotr Smolar dans Le Monde du 19.10.2012 - (en local).

    Quinze jours. C'est le temps qu'il aura fallu à la social-démocratie bruxelloise pour lâcher Saakachvili en Géorgie. Et pour prévenir le nouvel homme fort de la Géorgie, Bidzina Ivanichvili, qualifié de manière insultante dans la mentalité d'un journaliste du Monde, de "milliardaire", qu'il n'avait aucune "culture du droit".

4 - Le catholicisme américain

  1. Vatican II at 50, par Kenneth J. Wolfe, dans The Washington Post du 11.10.2012 - (en local).

    Wolfe est un journaliste qui écrit dans des journaux américains de la Tradition catholique. Il a peu d'accès aux grands média et on peut citer de lui un remarquable article de 2009 dans The New York Times au sujet de la messe en latin. Il partage notre opinion que si la plus grande mesure du Concile a été d'"ouvrir les fenêtres", ça été pour accélérer la sortie des ecclésiastiques. Les fidèles ont suivi ...

    Sur le ton de l'anecdote, Wolfe rappelle quelques manoeuvres conduites au cours du Concile. Par exemple, il rapporte que des témoins encore vivants ont déclaré avoir vu le cardinal Liénart couper le micro du cardinal Ottaviani qui présentait le programme de la session en cours d'ouverture. Wolfe rapporte aussi l'anecdote connue que le Père Ratzinger était expert (periti) du Cardinal Frings dont il écrivait les discours. Dans l'un d'entre eux, le cardinal Ottaviani était qualifié de trop conservateur et autoritaire.

  2. Roman Catholic women priests, par Phyllis Zagano dans The Washington Post du 12.10.2012 - (en local).

    Les progressistes ont ceci de fatiguant : ils ne renoncent jamais. Et c'est comme celà qu'on les retrouve conservateurs au bout d'un moment. Ici, l'activiste Zagano se lance dans une histoire compliquée sur les femmes prêtres qui n'existent pas, mais qui existent pratiquement puisqu'elles sont diacres, même si Rome ne reconnaît pas le diaconat féminin. Et c'est sans argument autre que celui de l'égalité des droits. Comme si la prêtrise était un droit et qu'il serait aujourd'hui accordé aux mâles et refusé aux femelles. Mais, la force dissolvante utilisée est toujours la même. Les femmes trouvent d'un seul coup que "c'est vrai, c'est pas juste" et les hommes se disent qu'après tout, elles ne feraient pas forcément plus mal et que ce serait de toutes façons plus "rigolo". Et le mouvement s'auto-alimente sur une base aussi stupide.

  3. In Texas, a Legal Battle Over Biblical Banners, par MANNY FERNANDEZ dans The New York Times du 21.10.2012 - (en local).

    De quoi s'agit-il ? Au Texas, un officier administratif chargé de l'enseignement, Mr Weldon, découvre que lors de manifestations sportives scolaires ou universitaires dans son district, les pom-pom girls agitent des bannières sur lesquelles sont inscrites .... des devises bibliques. Or, nouvel arrivant au Texas, Mr Weldon a reçu une lettre d'une organisation laïciste, The Freedom From Religion Foundation, qui n'est même pas une association du Texas, mais d'un autre Etat américain. qui l'avertit que ces bannières sont illégales d'après un jugement de la Cour Suprême. Perplexe, Mr Weldon qui est un Protestant pratiquant, grand amateur de la Bible, perçoit clairement l'impératif de respecter la loi que des citoyens attentifs lui rappellent ainsi. Il édicte alors une interdiction des inscriptions bibliques sur les bannières des majorettes, au nom du principe de laïcité traduisons nous en "bon" français ...

    Absolument outrés de cette interdiction, les associations de majorettes et de nombreuses personnalités incluant le gouverneur, l'avocat général et bien d'autres, font appel de cette décision devant un tribunal du Texas pour la faire rapporter. Devant le Tribunal, Mr Weldon souligne qu'il n'a aucune hostilité contre quelque religion que ce soit mais qu'il se sent obligé de respecter la loi, ici le principe de laïcité. Poussé dans ses retranchements par la partie plaignante, il finit par reconnaître que sa position viole un réglement scolaire qui autorise les étudiants à exprimer leurs points de vue religieux lors d'événements non liés à la remise de diplômes. L'affaire est en délibéré.

    Elle est bien entendu révélatrice d'une tendance lourde en Occident qui consiste à pourchasser les manifestations de christianisme au nom d'un soi-disant principe de laïcité auquel se soumettent très volontiers par esprit "citoyen" les chrétiens qui accèdent à des emplois publics.

  4. A new phase of child protection, par Mgr Rossetti, dans The Washington Post du 26.10.2012 - (en local).

    Mgr Rossetti est un psychologue de l'Université Catholique américaine. Il rappelle ici la position actuelle de l'épiscopat américain : éliminer les pédophiles et protéger les enfants. La chose est plus ou moins efficace. On peut lire cette critique radicale d'un réseau activiste qui pourchasse l'Eglise et les ecclésiastiques After Child Abuse Accusations, Catholic Priests Often Simply Vanish, que nous ne commenterons pas.

    Rossetti pose un problème évident, mais qu'il semble que tout le monde laisse caché. Qu'est-ce qu'on fait de l'ancien prêtre qui, ayant purgé sa peine et remplissant ses autres obligations pénales, se présente à l'église pour la messe du dimanche ?

    La réponse de Rossetti semble être accueillante. Mais, il est conscient que les activistes ne sont pas du tout de cet avis. Et le problème reste en l'air. L'activisme semble en effet poursuivre d'une haine implacable et perpétuelle les auteurs d'infractions sexuelles. Le christianisme répond à une autre philosophie. Mais, l'Eglise semble paralysée à ce sujet. On note que Rossetti ne tient pas compte du devoir d'expiation. Est-ce la solution ? Nous l'ignorons.

  5. Public witness and Catholic citizenship, par Mgr Chaput, archevêque de Philadelphie sur le site de son diocèse, le 18/10/2012 - (en local).

    Mgr Chaput donne un enseignement particulièrement précis de la pensée sociale de l'Eglise. Son article, précis et bref, est très recommandable. La séparation de l'Eglise et de l'Etat n'interdit pas l'expression de la pensée sociale de l'Eglise par les fidèles qui sont individuellement membres de droit de la société civile.

    Et pour un membre catholique de la société civile, le catholicisme ne signifie pas plus absence de la pensée sociale de l'Eglise que remplacement de celle-ci par une idéologie qu'il se forgerait lui-même dans sa conscience propre. Le catholique doit être fidèle à la pensée sociale de l'Eglise qui lui est d'abord donnée. Le fidèle est d'abord un catholique avant d'être un citoyen.

  6. Pregnancy from rape is not ‘God’s will’, Susan B. Thistlewaite dans The Washington Post du 24.10.2012 - (en local).

    Madame Thistlewaite n'est pas catholique. Elle est même quelque chose comme super-pasteur puisqu'elle est l'ancienne présidente de l'université qui forme les pasteurs unitariens. Des leçons à donner, elle en a donc accumulé au cours d'une longue et laborieuse vie d'enseignement.

    Malheureusement pour lui, Richard Mourdock est un catholique et si pour Madame Thistlewaite, tous les hommes sont égaux, certains le sont moins que d'autres et Richard Mourdock accumule les tares. Catholique, il est Républicain et de plus candidat au Sénat. Celà fait beaucoup. Et ne voila t'il pas que, "innocemment" interrogé sur une radio, Mourdock déclare :

    «Je suis parvenu à la conclusion que la vie est un don de Dieu et je pense que même lorsque la vie commence dans cette situation horrible qu'est le viol, c'est quelque chose que Dieu a voulu.»
    L'expression est très claire. La vie est un don de Dieu même en cas de viol. Evidemment, tout le monde lit : "le viol est un don de Dieu" ...

    Madame Thistlewaite, avec la finesse qui caractérise un enseignant en fin de carrière, et qui, de la finesse, n'en a d'ailleurs jamais vraiment eu besoin, lui rétorque que le viol est un crime. Or Dieu a horreur du crime. Donc la conception qui suit le crime est une tragédie qui n'est pas "la volonté de Dieu", nous dit Madame Thistlewaite. Et, sentencieuse comme tout bon pasteur, Madame Thistlewaite conclut :

    But frankly, Mr. Mourdock, the theological errors pale in comparison to the failure of compassion your comment exhibits. Your comments are contributing to the hurt and the self-blaming of women and girls who have already been violated.
    Franchement, Mr Mourdock, les erreurs théologiques sont bien tristes en comparaison avec le manque de compassion que votre commentaire présente. Vos commentaires contribuent au mal et à l'auto-punition des femmes et des filles qui ont déjà été violées.
    Le pauvre Mourdock doit sentir le vif du bûcher ...

    Mais de l'avortement, la bonne pasteure qui, elle, sait s'arrêter avant que çà chauffe, n'en dit pas un mot. Elle nous laisse dans l'ignorance de savoir si le fait que le viol est un crime a pour conséquence que l'avortement qui le suivrait en serait un aussi ou non.

    Pour nous, il n'y a pas de doute que si. Parce que comme le dit excellement Mourdock : "la vie est un don de Dieu".

  7. Frankenstorm’: Why climate change will not be denied in this election, par Susan Brooks Thistlethwaite, dans The Washington Post du 29.10.2012 - (en local).

    Madame Thistlewaite, toujours aussi pasteure et "cracheuse de sentences" que précédemment, profite de la tempête Sandy qui ravage la côte Est des Etats-Unis pour offrir à nos consciences primitives une leçon de réchauffisme carbocentrique. Pour nos lecteurs qui l'ignoreraient encore, le "réchauffisme" est une idéologie qui a sa source dans la Gauche américaine et selon laquelle la température globale de notre monde se réchauffe par la faute de l'industrie humaine qui rejette trop de gaz à effet de serre, CO2 principalement. La thèse à la mode est que la hausse du taux de CO2 dans l'atmosphère provoquée par les usines et autres, engendre une hausse des températures moyennes globales, qui à leur tour engendrent une augmentation du nombre et de la violence des tempêtes.

    Il n'y a rien de plus faux. Mais, c'est ressassé ad nauseam, de sorte que tout le monde en est persuadé. Il est devenu de très mauvais ton de ne pas se joindre avec une mine contrite à ce concert de jérémiades et à ces processions de pénitents et de flagellants. Madame la Pasteure y va donc de son sermon à l'occasion d'une tempête bien médiatisée de sorte que l'effet de l'un décuple l'effet de l'autre dans l'esprit des moutons de Panurge qui, rappelons le nous de Rabelais, ont sauté par dessus bord suivant le congénère que Panurge avait précipité.

    In fact, environmental action is one of strongest areas of interreligious cooperation, especially among the “Abrahamic” faiths (Judaism, Christianity and Islam) because of the commitment to the care for the earth in the sacred texts of those religions. Many faiths have strong religious reasons for making protecting the earth a sacred responsibility. En fait, l'action sur l'environnment est l'un des champs les plus forts de la coopération interreligieuse, particulièrement parmi les fois "abrahamiques" (Judaïsme, Chrétienté et Islam) grâce au devoir du soin pour la Terre qui se trouve dans les textes sacrés. De nombreuses fois ont de forts motifs religieux pour faire de la protection de la Terre une responsabilité sacrée.

    Un seul problème. Ces textes "sacrés", en dehors de ceux du GIEC ... n'existent pas. Au moins dans le catholicisme que nous pratiquons à la Revue Thomas.

    De plus, ces textes existeraient qu'ils ne démontreraient pas que les tempêtes sont provoquées par le "péché climatique" des hommes ... Mais, c'est un vieux truc de l'abbé Talleyrand. Faites croire à un imbécile que c'est de sa faute, et il sera tout fier de se soumettre à votre volonté pour "expier" son crime ...

  8. I am the rape exception, par Glenn W. Purdue, dans The Washington Post du 29.10.2012 - (en local).

    Glenn W. Purdue ne dit pas s'il est Républicain ou non, Démocrate ou non, s'il est catholique ou non. Il réplique aux insulteurs du Républicain Mourdock qui croit que la vie de tout homme, même né du viol, est un don de Dieu. Purdue est lui-même né d'un viol :
    Looking at my life, my children, and the people we all touch, I believe that I am something that God intended to happen, just as Mourdock said. Even if the manner in which I was conceived was imperfect and not intended by God, my life is most certainly a gift from God. Mr. Mourdock, I thank you for your courage and conviction in being a voice for the voiceless unborn children of rape. Examinant ma vie, mes enfants, et les gens que je rencontre, je crois que je suis quelque chose que Dieu a prévu qu'elle arriverait, exactement comme Mourdoch l'a dit. Même si la manière par laquelle j'ai été conçu a été imparfaite et non voulue par Dieu, ma vie est très certainement un don de Dieu. Mr. Mourdock, je vous remercie pour votre courage et votre conviction en étant un voix pour les enfants du viol, non nés et laissés sans voix.
    Voilà qui réplique directement à la pasteure Thistlethwaite (voir plus haut).

  9. Richard Mourdock’s ‘sick and twisted’ critics, par Sally Quinn dans The Washington Post du 26.10.2012 - (en local).

    Madame Quinn expose très clairement la thèse catholique sur la vie comme don de Dieu depuis la conception et son application par Richard Mourdock à l'enfant du viol. Elle loue hautement le courage et la ténacité de Mourdock. Elle note :

    Mourdock made the horrible mistake of telling the truth about what he believes.
    Mourdock a fait l'erreur horrible de dire la vérité sur ce qu'il croit.
    Quinn attaque vigoureusement les adversaires de Mourdock qui, pourtant opposants à l'avortement, veulent l'utiliser en cas de viol. Ils n'ont pas de principe pour défendre leur opposition à l'avortement. Mourdock, si.

5 - Le catholicisme français

    L'affaire du mariage "homosexuel"

    Un certain malaise semble envahir les partisans de l'ouverture du mariage civil aux personnes de même sexe. Est-ce le surgissement de la contradiction catholique ? Est-ce la faiblesse dynamique de la tactique de l'égalité des droits ? Toujours est-il qu'il y a du flottement dans l'air. La majorité socialiste soutient encore l'idée de la réforme du mariage "ouvert", mais en priant Dieu ou le Bouddha - ils ne savent plus trop à qui se vouer - qu'il n'y ait pas un homo' - et là, ils se demandent bien qui - à leur demander d'être témoin à son mariage ...

    On a un peu l'impression que les braves gens - bien entendu la majorité des citoyens - ressentent aussi la répulsion instinctive des catholiques à l'idée d'approcher un homosexuel. Personne ne semble réfléchir à cette chose bizarre : la plupart des gens qui se considèrent comme "normaux", ressentent les homosexuels comme des "anormaux" repoussants. Pourquoi ? Les catholiques qui expriment leur opposition au mariage "gay", sont clairement dans cette situation. Mais le plus grand nombre des soutiens du mariage "gay" seraient aussi dans ce cas. Et ils se demandent si les cathos n'auraient pas raison. Mais raison de quoi ? Les catholiques ne donnent aucune raison ... Pourquoi ? Parce que les "homos" sont réellement "repoussants" ?

    Si, vues de l'intérieur, la position des religieux est compréhensible quand elle s'oppose au mouvement homosexuel - on se souviendra que les homosexuels sont des malades mentaux dans la croyance catholique, c'est là tout le fonds de leur homophilie - c'est bien la première fois qu'ils se lancent si avant contre la société civile. A tel point que Le Monde titre le 30 octobre :

    Le remboursement à 100 % de l'interruption volontaire de grossesse pour toutes les femmes et la gratuité de la contraception pour les mineures de 15 à 18 ans, deux avancées majeures pour les droits des femmes adoptées, sans polémique.
    Il est très possible que leur opposition se borne en réalité au mot même de mariage. Malheureusement, c'est ce mot que veulent à toutes forces les homophiles en mal de reconnaissance bourgeoise, cette chose que les bourgeois ne veulent surtout pas leur accorder.

    Le 1er octobre 2012, la presse s'est fait l'écho d'impressions de la Garde des Sceaux, Madame Taubira, qui semblait préparer les activistes homophiles à un retrait de l'homoparentalité pour se limiter à la célébration du mariage civil ouvert aux personnes de même sexe. La présentation du projet de loi est attendu au Conseil des Ministres du 31 octobre 2012. Ce retrait des mesures promises au sujet de l'homoparentalité est, le 11 octobre, confirmé par le Premier Ministre et rejeté par le chef de file des députés socialistes.

    Les difficultés augmentant et les soutiens manquant d'un coup, le gouvernement décide de présenter le projet Taubira plus tard ...

    Les "pour"
  1. « L’Eglise doit (aussi) débattre de la place des homosexuels en son sein », par Stéphanie Le Bars dans Le Monde du 09 octobre 2012 - (en local).

    Madame Le Bars fait la recension opportune d'un livre publié récemment par un ancien moine cistercien sur les homosexuels catholiques. Selon cet estimable auteur, les homosexuels ont des opinions variées sur l'ouverture du mariage civil. Mais tous luttent pour une meilleure reconnaissance sociale de l'homosexualité. Le mérite de l'article de Madame Le Bars est de rappeler que le catholicisme en France n'est pas aussi monolithique que les adversaires du projet de loi Taubira le laissent prévoir.

  2. Nous, députées PS, défendons le mariage pour tous, par Anne-Yvonne Le Dain, Marie-Anne Chapdelaine, Sandrine Hurel dans Le Nouvel Obs' du 17.10.2012 - (en local).

    Le degré zéro de la réflexion ! Le seul argument présenté est celui-ci :

    L’accès à la PMA pour toutes les femmes en France sera ainsi profondément égalitaire et humaniste, confirmant que l’espèce humaine – homo sapiens sapiens, l’humain qui sait qu’il sait – est composée de deux sexes égaux en droit quoique différents en corps.
    La nullité de l'affirmation ne nécessite pas qu'on la discute. D'ailleurs, il s'agit d'un slogan à usage des cortèges de manifestants de démonstrations qui resteront sûrement virtuelles. Son invocation récurrente ne réplique en rien à la répétition de la position adverse qui invoque un indémontré droit de l'enfant à naître d'avoir un père et une mère.

    On note les parcours exemplaires des trois auteurs :

  3. Biologie et homoparentalité, par Laurent Alexandre dans LE MONDE SCIENCE ET TECHNO du 25.10.2012 - (en local).

    Laurent Alexandre est chirurgien urologue, président d'une firme DNA Vision en Belgique. Il écrit :

    La technique des cellules souche iPS - dont l'inventeur japonais Shinya Yamanaka est lauréat du prix Nobel de médecine 2012 - permet de fabriquer des spermatozoïdes et des ovules à partir de fibroblastes, des cellules que l'on trouve sous la peau. Il est déjà possible de fabriquer un souriceau à partir de deux pères. Le passage de ces techniques à l'espèce humaine est juste une question de temps,
    Il n'y a là rien qui porte à rire, ni à se réjouir. Sa conclusion est brève :
    La technologie va permettre aux homosexuels d'avoir des enfants biologiques porteurs de gènes des deux parents, comme les couples hétérosexuels.

    Peut être notre chirurgien va t'il un peu vite en besogne. Mais, il a raison. Ce qui est possible se fera. C'est une loi de la société humaine.Elle ne dispose en effet d'aucun moyen pour se priver de quelque chose de possible. Et l'homoparentalité parmi ces choses qui, paraissent stupides aux adversaires du mariage homosexuel, "parce qu'elle n'est pas "biologiquement" possible", sera fondée génétiquement. La morale catholique ou autre n'y peut rien.

  4. Les "contre"
  5. Le mariage gay, et si François Lebel avait raison, par Alexandre Thomas, sur son blog du Nouvel Obs' le 04.10.2012 - (en local).

    Alexandre Thomas est un auteur étrange de la blogsphère. Revendiquant le statut de romancier, il écrit depuis quelque temps une foule de billets de blog sur l'actualité dans une bizarre cacophonie qui lui semble naturelle de laïc progressiste et de catho conservateur. Un enfant de Mère Theresa et de Daniel Cohn-Bendit ? Ici, il est résolument "Mère Theresa" ... Il soutient la déclaration d'un maire d'un arrondissement parisien qui, dans son journal municipal, écrit la chose que le cardinal Barbarin disait du mariage "gay" sur l'une de ses radios privées. Seulement Alexandre croit de son devoir d'élever le débat au niveau de l'analyse civilisationnelle de la décadence, décadence qui, selon lui, débute en mai 68. Bon ... Alors, il n'y a plus qu'à décader ? Décadons, mon bon !

  6. L'Église catholique hausse le ton sur le mariage homo , par Jean-Marie Guénois dans Le Figaro du 05.10.2012 - (en local).

    Jean-Marie Guénois est un sympathique journaliste du Figaro. Son article ne fournit que des supputations. Il semblerait que le cardinal Vingt-Trois, fatigué de ne pas avoir été entendu par la Garde des Sceaux, ait pris rendez-vous avec le Premier Ministre. Pour lui dire quoi ? Guénois et l'ensemble des catholiques sont très fiers de noter que :

    cette opposition ecclésiale n'est pas d'ordre religieuse: le diocèse de Paris a effectivement publié sur son site une série d'arguments contre ce projet de loi dont aucun n'est théologique.
    Mais alors, cette opposition reste une opposition minoritaire démocratique. Elle n'a donc aucune chance d'aboutir.

  7. Mariage gay. 66% des Français pour un référendum, Par Tugdual Derville de Alliance VITA le 02.10.2012 - (en local).

    Alliance VITA a commandé un sondage IFOP qui établit que deux français sur trois sont favorables à un référendum sur le « projet de loi autorisant le mariage homosexuel avec droit d’adopter des enfants […] qui va modifier en profondeur le code civil et le droit de la famille ». Le résultat cependant ne permet pas de dire si l'opinion française est favorable au mariage gay ou non. En effet, il existe dans l'opinion un fort courant réclamant l'utilisation sinon extensive, du moins courante, du référendum comme méthode de gouvernement. De nombreux votants de ce sondage ont donc pris position d'abord sur le recours au référendum avant de prendre parti sur le projet de loi de mariage. Une autre question aurait été essentielle : "Etes-vous favorable au projet de loi ?" Cette question aurait rendu le sondage clair.

  8. Xavier Lacroix = 'Les homosexuels veulent entrer dans la norme en la subvertissant', interrogé par Stéphanie Le Bars dans Le Monde du 26.10.2012 - (en local).

    Stéphanie Le Bars fait répéter par le théologien Lacroix les arguments "non - religieux" de l'Eglise catholique de France. Il s'acquitte de sa mission de manière précise et concise. Mais, il n'apporte rien de neuf au débat.

    Mais, à ne dire les choses que par leur étiquette, on finit par ne plus débattre. Par exemple, quand il affirme que :

    L'Eglise développe deux types d'objections : l'une liée à la différence sexuelle, l'autre à la place de l'enfant dans l'homoparentalité.
    C'est un excellent raccourci de cette position. Mais, croit-il un instant que les homosexuels et leurs supporteurs ne sont pas conscients qu'il existe une différence sexuelle et qu'ils veulent donner une place à l'enfant dans l'homoparentalité. Et quand Lacroix affirme que :
    ... anthropologiquement, traditionnellement, juridiquement, universellement, le mariage ... est l'union entre un homme et une femme en vue de procréation
    comment peut il oublier que l'anthropologie, la tradition, le droit et même l'universel de la République n'ont rien à voir avec les notions défendues par l'Eglise catholique de France. Comment peut-il croire un instant qu'une démocratie puisse conceevoir un mariage de procréation quand son anthropologie ne croit pas un instant à la Création. Plus encore, comment la société républicaine peut-elle discuter avec une minorité qui pense d'elle :
    On a un héritage biblique, qui objectivement, a horreur de l'homosexualité.
    Et si la société démocratique était majoritairement homophile ?

    C'était peut être un stratégie "républicaine" que de se placer, non pas sur le terrain religieux, mais, comme le dit Lacroix, "sur une position éthique". Encore faut-il que cela soit vrai et Lacroix est bien obligé d'en appeler à la condamnation religieuse de l'homosexualité, montrant que la position "non-religieuse" de l'Eglise de France a ses limites.

    L'homophobie, terme largement inadapté pour définir l'attitude sociétale qu'elle vise, n'est pas d'ailleurs une attitude religieuse. Et il nous semble que l'homophobie provient d'un inconscient collectif que les religions "habillent" ensuite de leurs propres lois religieuses. Mais, si on examine toutes les homophobies, sous une forme plus ou moins policée, on constate qu'elles dérivent toutes de l'affirmation que les hommes n'ont aucun raison de se tourner vers un homme, parce que les femmes sont faites pour leur plaisir. Et le lesbianisme est qualifié d'"homosexualité" pour entrer par "symétrie" dans l'opprobre homophobe. Parce que, étant "faite" pour le plaisir de l'homme, la femme ne doit pas se donner à une femme. Et dans tout celà, il n'y a rien de religieux. Rien qu'une anthropologie primitive, partagée autant par les religions que, faut-il le rappeler, par de nombreux athées.

    Et ce serait pour cette raison que le projet Taubira pourrait ne pas avoir le soutien qu'on lui croyait, même au début du mois d'octobre.

  9. Le progressisme

  10. SYNCRETISME – Une église à vendre pourrait être métamorphosée en mosquée, par Stéphanie Le Bars dans Le Monde du 12.10.29012 - (n local).

    De quoi s'agit-il ? Comme de nombreux diocèses de l'Eglise de France, le diocèse de Vierzon souhaite vendre une église dont la fréquentation est devenue trop faible. Pour montrer l'étendue de la désaffection des catholiques à l'encontre du culte de l'Eglise de France, les autorités de ce culte indiquent que pour 26.000 habitants de Vierzon, seuls 200 (1,3%) assistent à la messe du dimanche dans les cinq églises encore ouvertes.

    Il existerait un projet de vente à une association musulmane qui fait réagir ... les médias. Il semble que, si on excepte certains conservateurs liés à l'extrême-droite, personne n'ait la moindre réaction sensée. Par exemple, parler de "syncrétisme" est pour le moins rapide, parce que, si nous ignorons les intentions de l'Eglise de France à ce sujet, les musulmans n'ont aucunement l'intention de faire une quelconque alliance avec elle. Ils ont besoin de lieux de culte. C'est tout.

    L'Eglise de France n'en a plus besoin. C'est tout. On ne va pas faire de longs discours sur la situation.

  11. Une Eglise catholique à décrisper, par Stéphanie Le Bars dans Le Monde du 10.10.2012 - (en local)

    Madame Le Bars présente un intéressant panorama de l'Eglise catholique romaine au cours de ce Synode sur la nouvelle évangélisation. Malheureusement, elle aborde des considérations qui sont je pense très éloignées de celles du Synode. Par contre, ces considérations existent. Parmi elles, Madame Le Bars nous rappelle justement en ce cinquantième anniversaire de l'ouverture du Concile Vatican II, la polarisation progressistes contre conservateurs, les avancées historiques de ce Concile, le rapprochement avec le judaïsme, l'ouverture au monde ....

    Les progressistes contestent les retards pris dans l'application du Concile. Ces points de retard, Madame Le Bars les résume :

    ... le sort réservé aux divorcés-remariés, toujours officiellement interdits de communion lors des messes, la doctrine de l'Eglise sur la contraception, l'aide à la procréation, la morale sexuelle en général, la distinction difficilement audible entre "l'accueil" réservé aux homosexuels et la condamnation persistance de l'homosexualité ou, dans un autre registre, le refus catégorique de Rome d'entrouvrir le débat sur le célibat des prêtres ou sur la prêtrise pour les femmes...
    Et Madame Le Bars de conclure au nom du camp progressiste :
    ... Dans ce contexte, on peut douter que les "pèlerinages", la "sainteté" et la "purification" auxquels le pape appelle les chrétiens et l'Eglise, les Journées mondiales de la jeunesse, les "nouvelles technologies", le "style plus missionnaire" des croyants ou une "affirmation plus explicite de la foi" dans l'espace public, remèdes mis en avant par le travail préparatoire des évêques pour promouvoir la "nouvelle évangélisation", suffiront à convaincre les "tièdes" et les hésitants.

  12. Le père Adam, qui prie « pour résister », par Florence Beaugé, dans Le Monde du 13.10.2012 - (en local).

    Sur son blog, la journaliste Florence Beaugé nous livre un portait en sympathie d'un prêtre "normal", le père Adam Wedmann, curé de la paroisse Sainte-Agathe de Florange. Spiritain d'origine polonaise, il a tous les traits du prêtre progressiste, c'est-à-dire du prêtre "normal" de l'Eglise de France. Pour connaître les traits de ce saint homme, il suffit de collecter tous les qualificatifs de la journaliste. Il est "l'étranger" qui est accueilli par la communauté, "il se livre facilement, fait confiance à tout le monde, avoue ses faiblesses. Il a été fou amoureux d’une femme il y a quelques années, ... Jamais Adam n’a regretté d’être prêtre."

    Le prêtre progressiste parle de lui avec une intense satisfaction se disant en adéquation avec le modèle imposé dans l'Eglise de France : "Les gens m’ont accueilli avec une immense bienveillance. Je me sens presque aimé. Il y a beaucoup de pauvres qui se cachent. Des gens de plus en plus riches aussi, mais ceux-là, je ne les fréquente pas.". "Pour conquérir Florange, le père Adam a bénéficié d’un sésame : sa guitare et sa voix. "

    "Même si les gens l’adorent, le père Adam prend parfois des coups. Dans cette région plutôt conservatrice, certains raillent sa tenue vestimentaire. Il peut arriver vêtu d’un bermuda à carreaux, de spartiates et d’une chemise bleue ciel ornée d’un cerf devant, un cerf derrière." Ou encore : ""Je ne parle pas le langage officiel de l’Eglise. Quelquefois je me sens presque hérétique ..."

    Vous avez ici le portrait achevé d'un prêtre "normal" de l'Eglise de France : il est heureux parce qu'il est sans religion. Il se sent même "presque hérétique" ! Que du bonheur !

6 - Le catholicisme romain

Il est actuellement agité par trois affaires :

  1. les abus sexuels commis par les ecclésiastiques ;
  2. la tentative de réconciliation avec le mouvement lefébvriste ; et
  3. l'affaire dite Vatileaks.
Chaque affaire éclaire l'autre d'une obscure clarté qui ne tombe pas des étoiles.

  1. Le pape doit gracier son ancien majordome, Paolo Gabriele, par Gianluigi Nuzzi dans Le Monde du 08.10.2012 - (en local).

    Résumons l'affaire. Peu après son accession à la chaire de Saint-Pierre, des personnes de confiance sur la démarche desquelles il y aurait maintenant beaucoup à rechercher, ont recommandé au Pape un jeune homme bien sous tout rapport, Paolo Gabriele, pour devenir son majordome. Aussitôt dit, aussitôt fait. Paolo devient majordome du Pape, plus ou moins confident et très attaché à la simplicité du Pape allemand qui lui semble parfaitement évangélique. Il semble que, peu après son entrée en fonction, Gabriele ait découvert ulcéré que les intrigues et la concussion régnaient dans l'Etat du Vatican administré par le Secrétaire d'Etat Bertone. De sa position, Gabriele avait accès aux documents les plus confidentiels du Pape et il s'est mis pour le bien de l'Eglise, à photocopier ou à soustraire de la poubelle lettres et documents présentés de partout au Pape. Qu'en fit-il ?

    Un journaliste, l'auteur de l'article dont s'agit, le rencontra on ne sait trop comment et lui suggéra de lui remettre gratuitement ces archives volées. Et le journaliste en fit une émission de TV retentissante ainsi qu'un bestseller Sua Santita. L'affaire des fuites du Vatican ou Vatileaks éclatait.

    Une enquête fut diligentée par la police du Vatican qui, pas plus bête qu'une autre, finit elle aussi par trouver celui qu'on appelle toujours alors "le coupable". Dans son procès, il fut sagement décidé que, pour une saine administration de la justice, le seul acte incriminé serait celui de vol de documents. Le pauvre Gabriele qui espérait se défendre en exposant les turpitudes des uns et des autres, en fut pour ses frais et condamné à trois ans au cours d'un procès bien long pour un délit aussi facilement caractérisé, mais bien court pour ce que Gabriele avait sur le coeur.

    Nuzzi, qui doit commencer à regretter de ne pas avoir payé Gabriele, plaide pour sa grâce auprès du Pape, "bizarrement" dans un article dans Le Monde, démontrant qu'il prend vraiment ses lecteurs pour des "pélicans". Et il en profite pour réduire l'affaire Vatileaks à la "déportation" d'un comptable à la nonciature des Etats-Unis qui avait trouvé trop cher un "Arbre de Noel" et au limogeage d'un banquier qui n'appliquait pas assez vite des règles anti-blanchiment. Pour affirmer une fois de plus le "satanisme" du Secrétaire d'Etat, Bertone, dont on se demande ce qu'il a bien pu faire pour mériter la tornade Vatileaks ...

    Passons sur la "leçon" de miséricorde évangélique que Nuzzi inflige au Pape - après tout il n'est que journaliste ... Mais notons au passage que ce même pauvre petit Pape perdu dans sa simplicité d'esprit de théologien solitaire au milieu des loups du Vatican qui ne le tiennent au courant de rien, dixit Gabriele, était quand même en possession des milliers de documents avant que Gabriele ne les lui vol pour les livrer à Nuzzi ... Et Nuzzi ne nous dit rien des gens qui sont masqués dans cette affaire. Concédons lui que, puisque ces gens sont masqués, nous autres, pauvres lecteurs, ne pouvons pas les connaître et si lui n'en parle pas, nous devrions éviter de les "inventer" ...

    Mais, il n'empêche. Le public aimerait bien connaître la camarilla de piqués et d'illuminés parmi lesquels évoluait Gabriele. Et Nuzzi ... ?

  2. MESSE D'OUVERTURE DE L'ANNÉE DE LA FOI - HOMÉLIE , par Benoît XVI le 11.10.2012 sur le site du Vatican - (en local).

    Cette Homélie était signalée et commentée par le Washington Post. Rien de tel dans les média français.

    Le Pape relie le cinquantenaire de l'ouverture du Concile Vatican II, l'année de la Foi et la Nouvelle Evangélisation. Il répète à nouveau que la doctrine de la Foi est celle de l'Eglise de toujours et que la mission du Concile se bornait à approfondir cette Foi pour qu'elle soit ensuite « présentée de façon à répondre aux exigences de notre temps » selon le propos de Jean XXIII. Cette position de Benoît XVI qui se fonde sur le Concile lui-même, le Pape qui l'a convoqué et celui qui l'a soutenu, puis clôturé, est parfaitement conforme avec l'herméneutique de la continuité, déjà présentée par Jean-Paul II et soutenue par Benoît XVI lui-même.

    Le Pape note :

    Les dernières décennies ont connu une « désertification » spirituelle. Ce que pouvait signifier une vie, un monde sans Dieu, au temps du Concile, on pouvait déjà le percevoir à travers certaines pages tragiques de l’histoire, mais aujourd’hui nous le voyons malheureusement tous les jours autour de nous. C’est le vide qui s’est propagé.
    On ne peut être plus critique sur l'Histoire des cinquante dernières années.

    Il n'y a plus qu'à crier dans ce désert et c'est l'appel du Pape et de sa nouvelle évangélisation. Mais, je voudrais faire deux remarques :

    1. les nouveaux évangélisateurs ne connaissent plus les rudiments mêmes de la Foi qu'ils prétendent propager. De plus, ils avortent, divorcent, violent les enfants, trafiquent dans les sacristies, vendent les églises.
    2. Sans contester la nécessité d'une nouvelle évangélisation, sa stratégie ne doit pas faire oublier que les filets de Saint Pierre resteront désespérement vides tant que le Christ ne lui désignera pas les bancs de poissons.
    Et tout çà, c'est pas gagné !...

  3. Islam, une vidéo suscite la polémique au Vatican, par JM Guénois, Le Figaro du 15.10.2012 - (en local).

    JM Guénois paye son écot au panislamisme régnant dans l'Eglise de France. A ce titre, il défend par avance les prélats français sans les nommer qui auraient assistés à un crime de "lèse-majesté" lors d'une bizarre initiative du chef de l'organisme vaticanesque Justice et Paix. Il a fait projeter au Synode des Evêques un film extrait de YouTube ... sur ... l'Islam. Mais évoquant une polémique, le journaliste ne cite aucun nom ni aucun argument. Il ne cite aucune raison à la projection de ce film en effet "bizarre" sauf la "fantaisie" d'un cardinal "africain".

    Dans l'esprit de gens comme Guénois et les panislamistes, le fait d'évoquer une polémique sur la projection d'un film douteux sur la propagation de l'islam dans les terres chrétiennes permet d'escamoter tout débat sur le sujet. Mais quand Guénois conclut :

    Cette vidéo brutale suscite donc de l'émoi mais elle pourrait aussi exprimer ce que beaucoup pensent tout bas dans certaines instances de l'Église catholique.
    il cache le fait que ce n'est pas seulement dans "certaines instances", c'est le fond de la pensée de tout catholique de conviction. Les autres sont simplement des convertis à l'islam.

    On note que l'article de Guénois était associé sur le site du Figaro à un lien dont l'accroche pouvait faire penser qu'il s'agissait d'un autre article sur le même documentaire. L'accroche était : "Lire aussi : Film anti-islam: le Vatican condamne ". Or, ce second article était une nouvelle AFP concernant le film produit il y a deux mois par un Copte qui a déclenché des émeutes dans les pays islamistes et qui n'avait rien à voir avec le documentaire du Cardinal Turkson, sauf à l'assimiler à une provocation anti-islamique, ce que Le Figaro avec Guénois fait allègrement.

  4. L'« aggiornamento » n'est pas une « rupture avec la tradition », par Benoît XVI, rapporté par l'organisation catholique Zenith d'une audience en la salle Clémentine du Vatican, vendredi 12 octobre 2012.

    Benoît XVI insiste sur le fait que la "mise à jour" est une façon pour l'Eglise de regarder "dehors" et de se laisser regarder par le "dehors". Et dans la nouvelle évangélisation, ce qui est présenté n'est pas une invention du Concile, c'est la Foi intacte de la Tradition. Sur le rôle évangélisateur de chacun, le Pape est aussi très précis. Il s'agit d'abord de se laisser transformer par la personne du Christ dans la Foi, puis seulement d'évangéliser, non par des actions "marketing", mais par le rayonnement de l'amour de Dieu.

  5. L'impact de Vatican II sur le monde anglican, par le Dr Rowan Williams, Président de l'Eglise anglicane britannique sur Zenith le 13 octobre 2012.

    Le prélat anglican rappelle qu'il était adolescent à l'époque du Concile et profondément anglican. Mais, dit-il :

    Nous pouvions voir les dynamiques du concile. Au lieu de voir une institution repliée sur elle-même, nous voyions une transparence dans l’Eglise catholique romaine ; naturellement, c’était profondément lié au pape Jean XXIII, qui a été un don pour tous les chrétiens, et c’est devenu quelque chose à conserver précieusement. Et à cause du concile Vatican II, à cause des réformes liturgiques, je pense que d’autres Eglises ont commencé à repenser certaines façons de faire qui leur étaient propres. Cela a donc été extrêmement important pour tout le monde.

  6. Négociations en cours entre les Lefebvristes et le Vatican, par Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro du 27.10.2012 - (en local).

    Mgr Di Noia est le nouvel évêque responsable de la Commission Ecclesia Dei, chargée de négocier avec les lefebvristes. Il serait conciliant à leur égard. Mgr Mueller, nommé patron de la Doctrine de la foi depuis le 2 juillet, est lui "férocement" opposé aux traditionnalistes qui le lui rendent bien. Or, Di Noia est placé sous l'autorité de Müller. Il aurait donc fléchi son patron. Guénois suppose que le communiqué apaisant de la Commission Ecclesia Dei est une réponse favorable à l'exclusion de l'évêque négationiste Willianson.

  7. La nouvelle évangélisation dans une société sécularisée., par le Cardinal Vingt-Trois, sur le site du diocèse de Paris, l 09.10.2012 - (en local).

    Il s'agit d'une allocution prononcée par le Cardinal à Rome, lors du Synode pour la nouvelle évangélisation.

    Déplorant la sécularisation presque complète de la société française, le Cardinal affirme la volonté des catholiques français de maintenir et renforcer deux lignes de force : "le témoignage explicite de la foi et la pédagogie de la culture.". Selon le Cardinal, le témoignage de la foi se fait par démonstration : "les déclarations magistérielles, les prises de position publiques sur différents sujets, la vitalité des paroisses et des communautés chrétiennes, la référence manifeste de chaque chrétien à la vie du Christ, par la parole et par la manière de vivre.". La pédagogie de la culture se fait à trois niveaux : implication dans les services éducatifs, infusion dans l'Eglise de la conviction de l'absence de contradiction entre Foi et Raison, et déploiment des richesses d’une anthropologie inspirée par la foi chrétienne.

7 - Les Lettres et les Arts

  1. Et le Grand prix de l’Académie couronne… un nanar !, par David Caviglioli, dans Le Nouvel Obs' du 25.10.2012 - (en local).

    David Caviglioli, critique littéraire du Nouvel Obs', exécute littéralement le Prix du roman 2012 de l'Académie française :

    Dicker ne sait pas plus écrire que Hopper ne savait peindre. Ce jeune Genevois s’impose pourtant, avec son deuxième roman, comme une «révélation de la rentrée», dixit «le Point».
    Nous n'avons pas lu Dicker et n'avons aucune intention de le faire. Caviglioli confirme seulement l'état lamentable dans lequel se trouvent les Arts et Lettres. Les auteurs primés ne valent pas mieux que les peintres établis. Les sujets sont naïfs et concernent des microcosmes élitistes dans lesquels évoluent les auteurs et autres artistes. Par exemple, Dicker qui publie ici son deuxième titre, décrit dans ce second roman un romancier écrivant péniblement son deuxième roman ... Et Caviglioli souligne les naïvetés navrantes d'une plume médiocre.

8 - Economie politique mondiale

  1. Francis Fukuyama. quand la Chine explosera..., par Marlowe HOOD sur AFP Géopolitique du 12.10.2012 - (en local).

    Francis Fukuyama, un célébre géopoliticien américain, prétend que la démocratie est la seule voie inéluctable de l'histoire et que son surgissement est le début de l'histoire. Il en déduit donc que la Chine va se détruire parce que l'idéologie démocratique se répand partout par Internet. Il prétend aussi que l'Etat de droit, autre cliché du démocratisme primaire caractéristique des universitaires occidentaux, est un héritage de l'action des religions. Et que c'est l'une des raisons du début de l'histoire en Occident, mais aussi en Inde et dans les pays islamistes.

    On se souvient pourtant que les "intellectuels" occidentaux dans les années 60 et après tenaient la Chine pour une grande démocratie, un espoir pour l'humanité ... Elle était entre les mains d'un Grand Timonier, Mao, comme Staline était le Guide de l'Union soviétique, autre grande démocratie. Le problème de Fukuyama est partagé par beaucoup d'"intellectuels". A vouloir saisir l'universalité pour détruire la contestation de sa propre expression, on finit par faire voir son erreur. A un endroit, il illustre sa méthode : "... Je commence par parler de biologie. Le postulat de base, c'est que ..."

    Ce n'est plus le Discours de la Méthode. C'est celui de l'idéologie.

  2. Vous avez compris le traité, vous ?, par Philippe Azkenazy, dans Le Monde du 15.10.2012 - (en local).

    Philippe Askenazy est un économiste talentueux - il est du CNRS - mais strictement étatiste. Ainsi, Keynes est un "pied-plat" à qui Askenazy inculquerait les "bonnes manières" : soutenir la propension de l'Etat à toujours plus dépenser. Maestricht et ses conditions sont donc absolument inadmissibles pour Askenazy. Comme de bien entendu, le déficit public de 3% du Traité de Maastricht n'a jamais été observé, au moins par la France, et parfois, même de son propre aveu. Aujourd'hui, tout va encore plus mal qu'à l'époque et on voudrait "respecter" l'an prochain le seuil de 3%. C'est en effet incompréhensible. Sauf que ce sont exactement les mêmes qui ont signé le Traité et qui jurent aujourd'hui que demain ils le respecteront. Il n'en est, bien entendu, pas question. Et c'est tellement vrai que le gouvernement de la République française a encore augmenté la dépense de l'Etat et les impôts pour ôter leurs dernières illusions à ceux qui pensaient que non seulement l'Etat diminuerait la cause de son endettement, mais qu'il pourrait se mettre à rembourser.

    Askenazy se lance dans une brillante démonstration au sujet du calcul d'un certain solde structurel dont il donne la formule. Mais il est bien le seul à s'y intéresser. Tout tient pourtant en deux piliers de la pensée économique du président Je Ier : "Je ferais plus de dettes" et "Je ne rembourserai jamais un emprunt". D'ailleurs, le ferait-il, que la hausse suivante d'impôt lui permettrait de faire supporter ce remboursement par ses sujets béats d'admiration démocratique. Mais on sait que Je Ier se fait aussi appeler Normal Ier.

  3. La Sibérie, prochaine cible des islamistes, par Xavier Le Torrivellec dans Le Monde du 30.10.2012 - (en local).

    L'auteur, spécialiste de la Fédération de Russie, semble partager et la ligne politique ennemie du régime de Poutine et celle qui compte promouvoir un compagnonage avec un islam "modéré". Son article apporte cependant plusieurs informations importantes :

    1. l'Arabie saoudite arme un islam radical dans la zone tatar. Son action va du financement de mosquées parfaitement officielles à l'armement de groupes d'assaut clandestins.
    2. L'URSS et la Fédération de Russie ont établies une discrimination positive en faveur des populations musulmanes tatar dans l'industrie du pétrole, de sorte que les villes pétrolières de Sibérie seraient maintenant peuplées de minorités musulmanes.
    3. Poutine ne peut pas laisser s'embraser la zone tatar au risque de se priver d'un pétrole que l'Arabie séoudite ne serait pas fâché de lui faire lâcher.
    Et les Etats- Unis donc !


Revue THOMAS (c) 2012