Climate Gate : une bizarre déclaration de l'Université East Anglia

Philippe Brindet
26 novembre 2009

A quelques jours de la Conférence de Copenhague [1], une archive de courriels du Centre de recherches climatiques de l'Université East Anglia a été diffusée sur Internet. Dans cette diffusion "sauvage", on trouverait un peu de tout ce qu'un adversaire des thèses du GIEC, comme l'auteur [2], pourrait avoir rêvé sans jamais avoir osé le demander ... Il s'en suit depuis une agitation de l'opinion que certains commencent à appeler le "Climate Gate" ou le "CRU Gate", comme il y eut, il y a longtemps, le "Water Gate" [3].

Le 24 novembre, l'Université East Anglia et son Climate Research Unit (CRU) victimes de cette fuite bien pénible pour ces respectables institutions, publiaient une Mise au point. Sous la signature de son Pro-Chancelier, on peut lire la "bizarre" déclaration suivante :
... the overwhelming scientific consensus that the climate is being strongly influenced by human activity. The interactions of the atmosphere, oceans, land, and ice mean that the strongly-increasing concentrations of greenhouse gases in the atmosphere do not produce a uniform year-on-year increase in global temperature. On time-scales of 5-10 years, however, there is a broad scientific consensus that the Earth will continue to warm, ... ... le consensus scientifique complet que le climat est fortement influencé par l'activité humaine. Les interactions de l'atmosphère, des océans, de la terre et de la glace signifient que les concentrations en forte augmentation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère NE produisent PAS une augmentation annuelle uniforme en température globale. A l'échelle de 5-10 ans, néanmoins, il existe un large consensus scientifique que la Terre continuera à se réchauffer, ..."
La première phrase de la citation est bien une déclaration de foi dans les décisions dogmatiques du GIEC. La cause anthropique du changement climatique est universellement admise par les scientifiques selon le GIEC. On sait qu'il n'en est rien, mais il suffit alors de dire que les adversaires de cette décision dogmatique du GIEC ne sont pas des scientifiques, et le tour est joué.

Mais la seconde phrase contient une négation "NE ... PAS" qui plonge le sceptique dans un abîme de réflexions. Selon le Chancelier de l'Université en charge de la recherche, l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre ne produit pas un réchauffement constant d'une année sur l'autre.

La déclaration est "renversante", parce qu'elle va à l'encontre des articles de tout ceux que le GIEC a autorisé à parler. Cette littérature autorisée par le GIEC déclare le contraire, à savoir que, sans l'homme, le climat oscillerait autour d'une température globale constante [4]. Selon le GIEC, le fait que l'augmentation de la température globale est constante prouve que seuls les gaz à effet de serre d'origine humaine sont la cause du réchauffement climatique.

D'ailleurs dans la même Mise au Point, cette position est clairement illustrée par Phil Jones, le Directeur du CRU qui illustre son propos de deux graphes dans lesquelles la température globale, ou plus exactement son anomalie, augmente continument.

Publié le 20 novembre un document dénommé "The Copenhague Diagnosis 2009" [5], co-signé notamment par plusieurs membres du CRU de l'Université East Anglia, affirme dans son résumé pour décideurs :
Recent global temperatures demonstrate human-induced warming: Over the past 25 years temperatures have increased at a rate of 0.19°C per decade, in very good agreement with predictions based on greenhouse gas increases. Even over the past ten years, despite a decrease in solar forcing, the trend continues to be one of warming. Natural, short-term fluctuations are occurring as usual, but there have been no significant changes in the underlying warming trend. . Les températures globales récentes démontrent un réchauffement induit par l'homme : sur les 25 années passées, les températures ont augmentées à la vitesse de 0,19°C par décennie, en très bon accord avec les prédictions basées sur l'augmentation des gaz à effet de serre. Même sur les 10 années passées, malgré une réduction du forçage solaire, la tendance continue en réchauffement. Les fluctuations naturelles de court-terme surviennent comme d'habitude, mais elles n'entraînent aucun changement significatif dans la tendance de fond du réchauffement.
Le Pro-chancelier de l'Université East Anglia a t'il laissé passer une erreur de "plume" ? On pourrait le croire. Mais, la dernière phrase de la citation démontre bien que même si les températures globales pouvaient baisser quelque temps, à 5-10 ans, le réchauffement sera de retour.

On doit comprendre sous la plume du Pro-Chancelier que la critique universelle subies par les publications du GIEC a porté. En effet, des auteurs comme Lindzen, Latif, Marotzke ou Courtillot ont noté que, depuis 2000 ou 2003, la température globale n'augmente plus et certains détectent même une tendance à la diminution de la température globale. La "bizarre" déclaration du Pro-Chancelier est donc probablement un écho de l'embarras des activistes du GIEC devant cette remise en cause de l'implication des gaz à effet de serre à provoquer un réchauffement, "constant", puisque la concentration en CO2 augmente constamment, selon le dogme du GIEC.

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Notes

[1] A cette Conférence, les 195 Etats devraient décider des mesures socio-économiques mondiales, comme l'instauration de taxes sur l'activité industrielle ou agricole, suspectes de provoquer depuis 150 ans un réchauffement climatique constant. Ces mesures pourraient être à la source d'une catastrophe économique de première grandeur puisque, en réalité, l'activité humaine n'a aucun rôle significatif sur le climat et que, après une phase de réchauffement, la Terre est déjà entrée dans une nouvelle phase de refroidissement. Si les humains ne disposent plus des moyens pour résister à ce refroidissement, ils mourront de faim et de froid.

On se souvient qu'en Octobre 2009, une vague de froid a saisi la Pologne, l'Est de l'Allemagne, une partie des Alpes autrichiennes et de la République Tchèque. Les gens ont, surtout en Pologne soufferts du froid parce que, sur les instances des gouvernements, ils n'avaient pas fait rentrer le charbon qui sert dans ces régions au chauffage des gens du peuple. Quatre d'entre eux sont morts du réchauffement climatique dogmatique imposé.
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[2] Revue THOMAS a déjà publié les informations suivantes : retour au texte

[3] Nous apprenons du quotidien Le Figaro, par un article très douteux en date du 26 novembre 2009 et intitulé Batailles sur le climat autour d'e-mails volés en Angleterre, que :
" ... lord Nigel Lawson, ancien ministre des Finances de Margaret Thatcher et l'un des chefs de file des climato-sceptiques en Grande-Bretagne, a demandé l'ouverture «d'une enquête indépendante de haut niveau» pour faire la vérité sur l'affaire. Selon lui, «elle remet en question l'intégrité des preuves scientifiques sur lesquelles les pays se basent, par l'intermédiaire du Giec, pour prendre des décisions politiques immensément coûteuses»."
Lord Lawson est une personnalité politique mesurée, d'une grande exéprience et qui étudie les choses politiques et économiques avec une prudence. Une prudence qui a permis à la Grande-Bretagne de sortir du marasme dans lequel vingt ans de gestion travailliste l'avait plongée et qui hélas, depuis a furieusement tendance à y retourner. On souhaite que sa réaction soit connue du maximum de décideurs politiques qui s'alarmeront peut être alors de ce "Climate Gate", dont la gravité est masquée par les dénigrements et quolibets, aujourd'hui encore par des quotidiens manoeuvrés par les activistes du GIEC.

En réalité, Lord Lawson avait en effet publié dans le Times of London, un article en date du 23 novembre 2009 et intitulé "Copenhagen will fail - and quite right too". Cet article mentionnait l'affaire de la révélation des menées du CRU. Lord Lawson indique clairement :
"... (a) the scientists have been manipulating the raw temperature figures to show a relentlessly rising global warming trend; (b) they have consistently refused outsiders access to the raw data; (c) the scientists have been trying to avoid freedom of information requests; and (d) they have been discussing ways to prevent papers by dissenting scientists being published in learned journals. "
ce qui est une accusation d'une gravité exceptionnelle dans le débat sur le sujet de la Conférence de Copenhague. Cette accusation correspond en tous points aux diverses analyses du contenu révélé sur le Web. Dans son article du Times of London, Lord Lawson déclare :
"A high-level independent inquiry must be set up without delay.
Et il annonce la création d'un think-tank dénommé Global Warming Policy Foundation dont le site Internet est déjà actif www.thegwpf.org.
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[4] Il s'agit du fameux degré "0.0°C" de l'"anomalie" de "température globale" qui est pris sur la moyenne des températures globales annuelles d'une période de référence de 5, 10 ou 25 ans au gré des circonstances ! Ce degré "0 anomalie" correspond, psychiatriquement pourrait-on dire, au fantasme des écologistes d'un "jardin d'eden", d'un "paradis perdu". Selon ces individus qui ont investi les couloirs du GIEC et les conférences du climat, "autrefois, tout allait beaucoup mieux" et aujourd'hui l'"anomalie" s'accroît constamment.

Ces fantasmes étroits sont alors "habillés" en habits de science dans les courbes du GIEC et de ses activistes. Mais, ainsi qu'il est exposé par exemple dans notre article du 25 novembre 2009, la température globale n'a aucun sens et l'anomalie de température globale évidemment non plus.

L'un des activistes français du GIEC, Hervé Le Treut, en est lui aussi conscient qui écrivait dans le quotidien Le Monde que "la température était seulement un paramètre commode, mais qu'on pouvait prendre aussi la surface de la banquise " !
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[5] Le document dénommé "The Copenhague Diagnosis 2009", disponible à cette adresse, a été partiellement commenté dans notre article du 25 novembre 2009, "La préparation scientifique erronnée de la Conférence de Copenhague ".
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