Les forgeries du réchauffement climatique - Un exemple néo-zélandais

Philippe Brindet
27 novembre 2009


Forgerie, nom féminin. Un document mêlant habilement des informations vraies avec des informations fausses est l'oeuvre d'une forgerie.

C'est un peu comme cela que sont produites les courbes tendant à "démontrer" un réchauffement climatique constant et provoqué par l'augmentation constante de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre, comme le CO2, d'origine industrielle. Cette technique typique des faussaires est illustrée par le travail du CRU de l'Université East Anglia, malgré les dénégations des uns et des autres [1].

L'affaire du CRU de l'Université East Anglia : la défense

Le coeur de la défense des réchauffistes anthropiques [2] est de nier toute incrimination de fraude et d'obliger le public à concentrer son esprit critique sur un ou deux passages ridicules des emails du CRU que les réchauffistes anthropiques citent pour masquer les centaines d'échanges qu'ils ont eu entre eux. Comme la presse est entièrement entre leurs mains et à leur dévotion [3], le public n'aperçoit que deux informations contradictoires :
  • les commentaires, parfois furieux, d'un nombre de plus en plus élevé d'adversaires des "réchauffistes anthropiques" à des articles de journalistes acquis à la cause industrielle d'un réchauffement global constant ;
  • quelques rares réactions de personnalités, comme le Sénateur US Imhof ou le britannique Lawson, ancien Chancelier de l'Echiquier, immédiatement insultés par les journalistes.

Or, un nombre de plus en plus élevé de publications scientifiques sont publiées qui soulignent les triturages de données et les erreurs de modélisation. Et chose notable, des publications remettent en cause la compétence notamment en mathématiques statistiques et en thermodynamique des "réchauffistes anthropiques" [4].

Certains esprits modérés pourraient incliner à penser que, même si le CRU est une institution importante du "réchauffisme anthropique" lié au GIEC (il est l'un des quatre "fabricateurs" des prétendues données comparées aux catastrophiques modélisations), il n'est qu'un centre que l'on peut abandonner à ses turpitudes. Or, il est impossible d'obtenir la place que le CRU a atteint dans la "hiérarchie" des "réchauffistes anthropiques" avec une stratégie qui ne serait pas partagée par les autres Instituts !

On voit, par exemple sur les donnée fabriquées par les quatre centres producteurs du GIEC, qu'il existe une parfaite entente pour conditionner les données utilisées dans un but particulier et concerté. D'ailleurs les emails du CRU Gate démontrent la participation de tous les "réchauffistes" à la forgerie du "réchauffisme anthropique". De plus, les analystes du ClimateGate travaillent maintenant dans les programmes informatiques écrits par le CRU qui réalisent le conditionnement des données brutes et il s'y trouve des choses absolument inqualifiables [5].

Il y a des problèmes ailleurs qu'avec le CRU de East Anglia

Or, dans l'hémisphère Sud, plus exactement en Nouvelle-Zélande, une affaire secoue l'opinion. Mieux organisés qu'ailleurs, et depuis plus longtemps, les adversaires du "réchauffisme constant anthropique" se sont aperçus d'un très douteux traitement appliqué par le NIWA, chargé par le gouvernement néo-zélandais d'étudier le "réchauffement global anthropique".

Pour les "réchauffistes", le NIWA pose un problème redoutable. En effet, cet Institut dont le Directeur est Vice-Président du GIEC, est soumis à une législation nationale qui le contraint de laisser les données brutes des relevés des stations météo d'Etat à la disposition du public. Du coup, une ONG, "The New Zealand Climate Science Coalition", a pu comparer les données traitées par le NIWA avec les données brutes.

Les sept stations qui montent toutes de 0,8°C en un siècle sont stables en moyenne !

Le résultat est absolument confondant. Lorsque l'ONG calcule les tendances séculaires de sept stations utilisées par le NIWA pour produire sa tendance de contribution de la Nouvelle-Zélande au "réchauffement global constant anthropique", le NIWA trouve que les 7 stations se réchauffent de 0,3°C à 1,1°C dans le siècle, quand l'ONG découvre 3 stations qui se réchauffent de 0,05°C à 0,7°C et trois stations qui se refroidissent de -0,1°C à -0,5°C

L'ONG réalise alors la révision des documents produits par le NIWA en recourant notamment à l'assistance d'un ancien climatologue du NIWA. Ce dernier se doute que les séries anciennes ont toutes été traitées par une translation vers le bas de sorte que le réchauffement apparaisse constant sur le siècle. La comparaison des sept stations ne fait que montrer que, sans traitement, les tendances séculaires de température sont extrêmement différentes des tendances estimées par le NIWA.

Le NIWA révèle, pour se défendre, la manipulation des données pour Wellington

Interrogé sur cette distorsion et sur cent autres relevées par l'ONG, le Directeur du NIWA se fend d'un communiqué ahurissant pour défendre ses traitements de données sur la station de Wellington. Il fournit à l'appui de son commentaire une image des trois séries (graphe à gauche ci-dessous) qu'il a fait agréger, puis de l'agrégation (graphe à droite ci-dessous) qu'il a fait ensuite participer à la définition de l'anomalie de température globale pour la Nouvelle-Zélande, en attendant de l'agréger à la température globale mondiale !



Le NIWA considère que la météorologie de Wellington doit être représentée par une série temporelle ininterrompue sur la référence de la station actuelle de Kelburn à 125 m d'altitude. Or, elle était installée à 3 m d'altitude à Thorndon avant 1927. Quand Kelburn ouvre, aucune donnée de recouvrement n'a été prévue. Mais le NIWA utilise alors une série thermométrique depuis 1948 sur l'Aéroport de Wellington à 4 m d'altitude, comme Thornton. Le NIWA remarque que s'il translate la série de l'Aéroport de 0,8°C vers le bas, il obtient une bonne correspondance avec la série de Kelburn (voir ci-dessus les courbes rouge et verte à droite). Et comme il fait plus froid en altitude qu'au niveau de la mer, on connaî le signe et l'amplitude de la translation !

Pour raccorder les données de Thorndon de 1903 à 1926 à la série de Kelburn qui commence en 1927, il suffisait donc au NIWA de redescendre cette série de 0,8°C.

Or, l'albedo sur un Aéroport est beaucoup plus élevé que n'importe où. Et Kelburn est un flanc de colline, orienté au Nord-Ouest, qui forme l'effondrement côtier. C'est en plus un lieu planté de végétation. Il est adossé à une chaîne de collines qui la domine de 50 mètres. Il est donc très probable que les "0,8°C" de différence entre l'Airport et Kelburn ne proviennent pas de la différence d'altitude (120 m) insignifiante, mais de la différence produite par l'asphalte des pistes et des parkings sur l'environnement de collines de Kelburn.

Enfin, il y a plus grave. Thornton, l'ancienne station, se trouve à 600 mètres de Kelburn. Les deux localités sont séparés par le Jardin botanique dans lequel se trouve actuellement la station météo. Et l'ancienne station de Thornton ne devait pas s'en trouver éloignée de plus que de deux cent mètres. L'ancienne station météo se trouvait donc à proximité immédiate de la nouvelle alors que l'aéroport se trouve de l'autre côté de Wellington à 8 kilomètres dans une sorte de bras N/S séparant deux collines E/W.



Par contre, les "0,8°C" correspondent [6] exactement à la déviation séculaire de la thèse erronnée du réchauffement séculaire ! Selon le NIWA, il est donc "prouvé qu'il y a réchauffement climatique constant depuis cent ans "! ... puisque les données qui ont été reconstruites le démontre !!!!

C'est une honte.

Or, il n'est pas question de perdre son temps à démontrer station par station que le NIWA comme la plupart des producteurs - fabricateurs faudrait-il affirmer - de données scientifiques commanditées et exploitées tendancieusement par le GIEC a majoritairement procédé de la même manière.

La température moyenne de la Nouvelle-Zélande n'a pas bougé depuis un siècle !

Les ONGs qui ont coopéré pour réviser les résultats produits par le NIWA ont donc accédés sur le site du NIWA à la ressource de téléchargement des données de base rendues disponibles par la loi néo-zélandaises. Animées par des climatologues n'appartenant pas au courant minoritaire mais vainqueur des "réchauffistes", ces associations ont alors réalisé une courbe des températures moyennes annuelles en Nouvelle-Zélande depuis 1850, mais sans réaliser aucun ajustement. Pour comparer avec la courbe équivalente produite par le NIWA, ces organisations ont donc pris comme référence la température moyenne des températures moyennes annuelles sur la période 1971-2000 et calculée l'"anomalie de température". Le résultat comparé est effarant :



Dans le graphique du NIWA la droite en tirets noirs est sensée démontrer la tendance séculaire de 1909 à 2008 qui serait constante à raison de 0,92°C par siècle ! Presque 1°C !

Dans le graphique des ONG sans ajustement, la tendance linéaire est strictement égale à 0 sur la période de 1850 à 2008.

Certains diront qu'il est non-professionel de produire des graphiques sans ajustement des températures à cause de divers paramètres. Or, si on observe les barres de l'histogramme des anomalies prétendument ajustées par le NIWA, on remarque qu'il n'y a AUCUN ajustement pour la période moderne allant de 1971 à 2008. Alors qu'il n'y a plus que 14 barres d'anomalies annuelles positives sur la période de 1850 à 1970 sur le graphique du NIWA, quand les ONGs néo-zéolandaises notent 54 barres d'anomalies annuelles positives sur la période de 1850 à 1970 !!!

L'ajustement du NIWA a donc essentiellement consisté à baisser de jusqu'à -1 °C près de 40 températures annuelles positives sur la période ancienne pour faire apparaître un "accroissement" de 0,92°C sur les cent années écoulées !!!

Mais, même cette forgerie n'est pas cohérente avec la thèse rigoureuse puisque, et le NIWA n'a pas pris le risque de le faire remarquer, la tendance linéaire de son graphique forgé entre 1850 et 1900 est décroissante. Il n'y a pas de preuve de l'implication de la société industrielle avant 1900 !...

o o o


Notes

[1] Deux réactions officielles existent, de l'Université East Anglia et de l'inénarrable Pachauri, Directeur du GIEC. Malgré l'évidence, ils nient toute conjuration et toute malversation des données et études climatiques accueillies par le GIEC et répètent le lamentable credo des "réchauffistes anthropiques".

Sinon, il existe une véritable instrumentalisation de la presse bourgeoise recyclée dans la défense des faussaires. Cette perversion d'une presse aux ordres se lit dans les colonnes de la plupart des journaux français. Cette situation est particulièrement malsaine aussi bien pour la science, la politique que pour l'inéluctable décadence de la presse.
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[2] Voir notre article, Petite Zoologie portative du "réchauffiste".
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[3] Voir notre article intitulé Le "réchauffisme global" et la presse
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[4] On a préparé une liste de publications et de sources accessibles au public sur les arguments critiques à l'encontre du "réchauffisme global anthropique". Voir notre article La résistance au réchauffisme global anthropique.
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[5] La preuve est trouvée par exemple dans l'archive FOI2009.zip analysé par le site critique Skyfal à la page
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[6] A la vérité, le NIWA dispose d'au moins une autre voie de défense. En effet, pour valider la déviation de "0,8°C" prétenduement produite par la dénivellation de 120 m entre Thorndon et Kelburn, le NIWA peut se fonder sur la loi de thermométrie en fonction de l'altitude associée à l'atmosphère normalisée de l'OACI. Dans la troposphère, la température est présumée établie à 15°C au niveau de la mer et décroître de 6,5°C par kilomètre. Avec un gradient de "0,8°C" pour 120 mètres de dénivellation, on n'est pas loin de la recommandation de l'OACI. De plus, la station de Kelburn n'est pas disposée haut de Kelburn mais dans le bas du Jardin botanique, soit à une altitude d'une vingtaine de mètres !

Mais il existe de très nombreuses raisons pour que cette correction soit de toutes façons invalide ici. Notamment parce que la température à Thorndon n'est pas à 15°C comme l'est la température de référence de niveau de la mer de l'atmosphère-type OACI. Elle est à 13°C. Ensuite, la correction doit avoir lieu au plus tard en 1927. L'atmosphère-type OACI n'est pas la même et la pente de la température avec l'altitude n'est pas aussi élevée. Enfin, une atmosphère-type n'est pas conçue pour "fabriquer" des ajustements de dénivellation mais au contraire pour prévoir le comportement thermométrique à des altitudes différentes au même moment ou presque.

Un argument basé sur des lois thermométriques est donc invalide.
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