Sarkozy et le débat sur les cultes dans la République

Philippe Brindet
12 février 2011

Escamoter une vraie question

Le Président Sarkozy était interrogé sur le plateau de TF1 par Jean-Pierre Pernault, le 10 février 2011. La question venait des internautes et s'exprimait de la façon suivante :

Ne trouvez-vous pas que le multiculturalisme est un échec et qu'il est à l'origine de bien des problèmes de notre société ?"
Sarkozy a répondu avec une gravité certaine. Il a répondu à la première partie de la question et a éludé la seconde partie.

Dans sa réponse, il a été extrêmement bref :

Oui, le multiculturalisme a été un échec et Madame Merkel en Allemagne et Monsieur Cameron en Grande-Bretagne ont eu raison de le dire. Nous, nous devons aussi poser le problème et dire que c'est un échec. Parce que dire le contraire ou ne rien dire c'est garantir une catastrophe.
Il ne s'agit pas d'un verbatim, mais d'un condensé de son expression orale. Ici, rien ne montre encore un "escamotage". Au contraire, Sarkozy répond à une question qui pose un vrai problème. Et il y répond avec une vigueur intéressante.

Mais, Sarkozy va ensuite, dans son intervention télévisée, escamoter le problème du multiculturalisme en le détournant vers le problème de l'islam. Il est clair que le progrès de l'islam en France pose de nombreux problèmes. Mais, si l'on oublie le problème de l'échec du multiculturalisme pour celui du progrès de l'Islam, on se condamne à ne pas comprendre :

  1. la future victoire politique en France, et pas seulement "religieuse", de l'islam ; et
  2. pourquoi le multiculturalisme va poursuivre son emprise jusqu'à sa disparition provoquée par la victoire politique de l'Islam.

Mais ceci est une autre histoire.

Que dit de l'islam, Nicolas Sarkozy ?

Dans sa réponse au problème du multiculturalisme, Sarkozy fait un grand saut du multiculturalisme à l'islam sans dire ce qui le conduit à identifier les deux questions pour légitimer le remplacement de l'une par l'autre. Faisons le saut après lui en oubliant qu'il n'y a aucune raison de le faire. On note alors que Sarkozy ne dit pas grand chose de l'islam. Selon Sarkozy, il n'existe que trois problèmes dans l'islam :

  1. le voile islamique, pourtant "résolu" par une loi voulue par Sarkozy ...
  2. les prières islamiques dans les rues, pourtant "résolues" par la construction de mosquées ; et
  3. l'emprise de l'étranger ("... qu'un sans impur abreuve nos sillons ... ?") sur un "islam EN France" au détriment d'un "islam DE France", et Sarkozy avait résolu le problème en 2003 en suggérant aux islamistes de former un Conseil français du culte musulman, ce qui a été fait.
On remarque donc que Sarkozy pose trois problèmes particuliers de l'islam en France. Et il a déjà "résolu" ces problèmes. L'islam ne poserait donc aucun problème en fait. Et nous sommes très loin de la question posée par les français sur le multiculturalisme. Et encore plus loin de la résolution du problème que cette question pose.

La pratique de l'islam par plus de sept millions de français (près de 12 % de la population) - quand le catholicisme aligne moins de 400.000 timides pratiquants dans l'"espace privé" - pose cependant un problème essentiel interne au multiculturalisme, qu'il est probablement impossible de résoudre sans passer par une remise en cause, non pas de l'islam - ce qui est un sujet sans intérêt, puisque l'islam existe indépendemment de Sarkozy et de la République française - mais du mouvement mortel du multiculturalisme et à condition de lui retirer toute connotation religieuse.

Du multiculturalisme à l'islam et enfin ... aux cultes en général

Or, il faut une certaine inconscience pour escamoter le problème du multiculturalisme en un prétendu problème de l'islam. La force de l'Islam est énorme. Toute mise en cause, même légère, peut entraîner des réactions d'une grande violence. Les guerres de religion se déclenchent dans de telles circonstances. Le mouvement huguenot au XVII° siècle a été l'occasion d'une guerre de religions avec des milliers de morts terribles, et de destructions sans nombre, alors qu'ils étaient bien moins que 10 % de la population française.

Sarkozy a probablement identifié le problème potentiel de la guerre de religions entre l'islam et le laïcisme français. Aussi, comme le Chrysale des Femmes Savantes n'osant s'emporter contre sa femme, il se détourne de l'islam pour mettre en cause "les cultes" ...

Sa "solution" est alors de passer du "problème de l'islam" à un débat sur LES cultes dans la république ! Il ne parle pourtant que de l'islam comme culte et que de l'islam au sujet du multiculturalisme. Ce qui a sûrement ravi son électorat majoritairement inquiet des progrès de l'islam. Mais sentant le problème de la réaction des islamistes, il passe d'un seul coup à l'organisation d'un débat sur les cultes en général.

Laissons nous porter par le verbe de l'Excellence qui nous gouverne avec sagesse dans le meilleur des mondes possible ...

Le problème de l'escamotage de Sarkozy est double :

  1. l'islam n'est pas un culte [1], il n'est pas une religion au sens du christianisme ou du judaïsme pré-rabbinique ;
  2. les contraintes envisagées par Sarkozy contre l'islam s'appliqueraient identiquement au catholicisme ou à toute autre religion ... sauf l'athéisme.
L'Islam est essentiellement une organisation politique de commerçants. Il n'a pas de culte, pas de prêtres. La prière et le pélerinage le rapprochent du catholicisme. Mais tout le reste l'en distingue. On reviendra sur cet aspect.

Organisation politique, l'islam est parfaitement compatible avec la république. La plupart des états du monde musulman sont des républiques avec une constitution démocratique et un Parlement. La conscience politique des musulmans est fortement imprégnée de l'esprit démocratique par la primauté du peuple et des désirs individuels. Il en résulte que, à la différence du catholicisme français qui peine à oublier l'Ancien Régime et les mauvais souvenirs de la Révolution de 1789 et de la III° République, l'islam est parfaitement capable de remporter des élections démocratiques sans se tromper, non pas d'ennemis comme les catholiques, mais d'amis. Ainsi, les musulmans ont bien compris l'importance qu'ils ont pour les partis de gauche. Et la danse du ventre que pratiquent parfois les partis de "droite" ne suffit pas à créer une attractivité des masses musulmanes françaises vers la "droite".

L'islam mobilise autour de lui de nombreuses communautés, dont certaines sont en conflit. De ce point de vue, l'Islam participe lui-même, comme le catholicisme, au multiculturalisme. En France, nous connaissons les communautés du Maghreb, du Sénégal, du Mali, du Pakistan, etc. Ces communautés se fédèrent assez facilement dans l'islam surtout pour s'affirmer contre les "chrétiens", dont les républicains devraient enfin comprendre qu'il s'agit d'eux ... Parce que, pour les catholiques, le mépris des musulmans est total. Ce sont des associationistes maudits [2]. Il faut reconnaître que sur 3 catholiques, 2 ne pensent pas que Jésus soit Dieu [3], ce qui fait beaucoup d'amis pour les musulmans.

De toutes ces raisons, on comprendra que l'"islam EN France" est d'abord un mouvement subversif démocratique, parfaitement intégré à la société républicaine. Vous pouvez légiférer pour contraindre les "prières" à se dérouler dans des mosquées. Ils utiliseront les manifestations revendicatives, comme la CGT ou le PCF, pour s'panouir dans l'espace public. Les mosquées ne résoudront aucun de vos problèmes, Monsieur Sarkozy.

Est-ce qu'un "islam DE France" serait la solution contre un "islam EN France" ? On peut être des plus sceptiques, puisque somme toute, cet islam de France existerait depuis plus de dix ans. Le CFCM a été créé en 2003, par Sarkozy alors ministre de l'Intérieur, comme une association culturelle selon la loi de 1901. Il n'a jamais été question de lui appliquer la loi de 1905 qui garotte l'Eglise catholique. Et pour cause. Mais le mouvement des "souchiens", comme les musulmans les appelle, qui crée le CFCM, singe le déplorable précédent d'une Constitution civile du clergé de 1791 et d'un CEF des catholiques qui n'ont aucune réalité religieuse et encore moins politique. Et opposer un islam De France à un islam EN France, c'est ou bien confondre "islam" et "Eglise" ou bien imaginer que les musulmans de 2011 seront des moutons aussi dociles que les catholiques de 1793. On peut faire croire aux catholiques qu'ils n'ont aucun lien avec Rome et le reste de la chrétienté en les "parquant" dans une "Eglise patriotique" à l'image de ce qu'impose la Chine communiste. Mais cette Eglise de France n'existe que dans les fantasmes des républicains qui n'ont pas dus se réveiller depuis la Constitution civile du Clergé de 1791. Cette Constitution a été abrogée. Réveillez-vous Monsieur Sarkozy.

Il faut savoir que le CFCM, association privée de la loi de 1901, ne représente que les membres qu'elle a accepté. Par contre elle fédère plusieurs organisations islamiques qui ne sont pas plus françaises que la CIA ou le FBI. Et le CFCM a adhéré à l'UOIE qui a fondé l'UOIF, membre du CFCM. Et l'UOIE dépend du Conseil européen de la recherche et de la fatwa, dont la fonction est d'étudier et d'émettre des fatwas collectives qui répondent aux musulmans d'Europe et résolvent leurs problèmes (Source Wikipdia).

La laïcité des organisations ci-dessus mentionnées dépend du point de vue auquel on se place. Selon le point de vue musulman, ces organisations sont laïques quand elles s'adressent au pouvoir politique et religieuses, quand il n'y a pas de problème d'expression religieuse. En réalité, cette "duplicité" n'est pas une duplicité. Elle provient directement de la structure même de l'islam qui est à la fois une expression laïque et une expression religieuse. Laïque quand elle organise la suprématie de l'Ouma, la communauté, et religieuse quand elle se réfère au fondateur de l'islam.

Plus simplement, on peut dire que la "constitution" de la république laïque de l'islam, où qu'il soit, est le Coran, tandis que ses imams sont des commissaires politiques chargés de conduire les musulmans dans la soumission à cette "constitution".

De plus, le prétendu principe de laïcité réduisant la religion au domaine privé est en contradiction avec les Chartes des droits humains auxquelles la République Française est partie [4]. Le Pape Benoît XVI a lui aussi exigé des catholiques qu'ils portent leur religion jusque dans le domaine politique. Et pour le coup, on voit mal comment ces principes constitutionnels pourraient être déniés aux uns ou aux autres.

L'islam et le catholicisme dans la République

Maintenant, la position défendue par Sarkozy est tout à fait offensive contre le catholicisme, en tant qu'il est réputé majoritaire en France. La réduction de la religion au domaine privé est un abus de langage tiré d'un principe élargi de laïcité. Il se fonde sur une déviation abusive d'une parole du Christ : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu". Sainte parole s'il en est, mais qui n'implique en rien que toutes les religions se limitent au domaine privé ! On note qu'il est assez spécieux d'en faire un principe universel quand il s'agit d'un adage chrétien ... Mais, il y a plus. Le "Rendez à César ce qui est à César" est tout simplement un appel à la collaboration du peuple avec l'occupant romain. Rien à voir avec la séparation de la religion et d'un état légitime.

On remarque ici que le coup de l'"l'islam de France" a déjà été fait contre le catholicisme. Il a été tenté par les "curés" eux-mêmes, avec "l'Eglise DE France", dont la tradition remonte à Louis XIV et son Bossuet, puis à Louis XVI et son Talleyrand. Ce furent de redoutables échecs. Mais il est toujours tenté par les régimes socialistes, comme l'"Eglise patriotique de Chine". C'est un attentat contre la liberté religieuse. N'en disons pas plus.

Mais, l'"islam de France, c'est aussi et plus justement, comme le "Parti Communiste Français", totalement inféodé au marxisme-léninisme stalinien. Je ne comprends pas l'intérêt de Sarkozy à une telle atrocité. Quant à Notre intérêt, il y est directement contraire.

On a vu plus haut que le renvoi du "religieux" dans le domaine privé était condamné par la CEDH. Il l'est aussi par beaucoup d'autres textes s'imposant à la France. Mais il a le mérite de démontrer que les Républicains français n'ont rien appris des leçons du passé. La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat écarte la terrible Constitution civile du clergé de 1791. Elle impose le fait que l'Etat ne salarie aucun culte et organise les relations sociales internes de l'Eglise. C'est tout. Les conventions internationales interdisent l'oppression des religions dans le domaine public comme dans le domaine privé.

N'ayant rien appris, rien n'interdit aux républicains de tenter de répéter à l'encontre des musulmans les terribles erreurs qu'ils ont commis au détriment des catholiques. Par contre, on voit mal les musulmans subir la terrible persécution qui dura de 1789 à 1914. Pour l'Aït-el-khébir, les musulmans massacrent les moutons ...

Mais du fait de l'alliance objective des musulmans et des athées militants républicains, rassemblés dans leur haine du catholicisme, il est clair que "tout" sera fait pour qu'il soit impossible de prétendre qu'un éventuel débat sur la place des cultes dans la république se mue en "procès contre l'islam" [5]. Pour écarter ce "spectre horrible" pour les ennemis de la culture occidentale, le débat aura lieu pour tous les cultes. La chose a été préparée, puisqu'il existe depuis la fin de l'année dernière, comme par hasard qui, on le sait fait toujours bien les choses dans le meilleur des mondes ..., une structure intercultuelle [6] qui fonctionnerait à la meilleure satisfaction de ses neuf membres dont les deux "patrons" du CFCM.

Ce que n'a pas compris Sarkozy

Il n'a pas compris deux choses :

  1. Que l'islam est une structure politique qui a vocation à devenir majoritaire en France au point de vue démocratique ;
  2. Que le multiculturalisme a été l'un des moyens qui ont permis à l'islam de s'implanter définitivement dans la société française, et européenne.

Le multiculturalisme est au moins indifférent à la culture nationale du peuple de la démocratie. Dans l'Histoire de France, il constitue une atteinte à la culture française, et même occidentale, qui remonte aux années 1970. Et la soumission au multiculturalisme est devenu irréversible vers l'an 2000. Son indifférentisme a permis à l'islam de s'introduire en force parce que les laïcistes ont refusé d'avouer que l'islam était une religion. Ils ont préféré dialoguer avec lui sur le plan multiculturel. Et l'islam les a pris au mot.

Et les "laïcistes" ont cru à leur propre "largeur d'esprit" en s'ouvrant aux prétendues "cultures du monde", ce cacophonique concert dans lequel l'islam leur semblait jouer une modeste partie. Ils pensaient le "diluer", le dissoudre" dans les "cultures du monde".

On n'oubliera pas aussi que le mépris total de l'islam pour le catholicisme a été extrêmement sympathique aux "laïcistes" dont le combat unique est dirigé contre le Rome. Mais, la dissolution de la culture européenne, fondée sur une chaîne ininterrompue d'artistes et de savants, de batisseurs et de religieux chrétiens dans le multiculturalisme a paru essentiel aux puissants qui nous dirigent. Ils se trouvent maintenant avec leur petit "al-caïdat" qui, peu à peu, leur échappe.

Nicolas Sarkozy, après Merkel et Cameron, se rend compte que le mouvement d'islamisation de l'Occident lui échappe. C'est trop tard. Nous n'avons qu'une seule chance : que les musulmans devant la victoire qui s'ouvre à eux, se divisent.

Après tout, c'est peut être le but ultime du CFCM, "inventé" par Nicolas Sarkozy. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que le CFCM s'est presque immédiatement affilié à une autre institution privée, installée à Dublin : le Conseil européen pour la fatwa et la recherche. Que va-t'il décréter dans le débat "sur la place des cultes dans la République" ?



o o o


Notes

[ 1] On peut prendre la position exactement inverse en disant que l'islam n'est qu'un culte. Dans ce point de vue, le culte porte sur tous les aspects de la vie du croyant, y compris dan la vie politique.
"Le culte englobe toutes les actions et les paroles intérieures et extérieures accomplies par une personne, et que Dieu aura aimées". En d'autres termes, le culte comprend tout ce qu'un individu dit ou fait pour plaire à Dieu. Cela englobe, bien entendu, les rites, les croyances, les activités sociales, ainsi que les contributions personnelles au bien-être de ses semblables.
Source : Le concept de culte en Islam, texte édité par l'Assemblée Mondiale de la Jeunesse Musulmane (W.A.M.Y.).
La république islamique de Tunisie fonctionne sur une Constitution de 1959 édictée par Habib Bourguiba, le "père" de la nation tunisienne. L'article 1 de cette Constitution stipule :
Article premier - La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain ; sa religion est l'Islam, sa langue l'arabe et son régime la république.
La même chose se trouve dans toutes les Constitutions démocratiques du monde musulman.
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[2] - « Certes Dieu ne pardonne pas qu'on Lui donne quelqu'associé. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Dieu quelqu'associé commet un énorme péché. » (Coran, Sourate 4, verset 48)

Oui, il est exact que celui qui ne croit pas à l’infidélité du mécréant n’a pas ajouté foi à l’information donnée par Allah le Très Haut à propos de leur infidélité. En plus, il n’a pas cru que l’Islam a abrogé les religions antérieures et que tout le monde doit désormais adhérer à l’Islam, quelle que soit sa religion antérieure.
Voir Celui qui ne prend pas les Juifs, les Chrétiens et les autres infidèles pour des mécréants est lui-même mécréant retour au texte

[3] - On fait référence à un sondage publié au début du mois de février 2011 par Le Parisien Libéré.
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[4] - On doit citer la CEDH :
Article 9

Liberté de pensée, de conscience et de religion

1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites.
... Source : Texte de la Convention Européenne des Droits de l'Homme
Cet article exclut que la religion soit cantonnée dans le domaine privé. La France est tenue de respecter la CEDH qu'elle a ratifié.
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[5] - L'idée du débat sur les "cultes" lancée, il n'a pas fallu attendre longtemps pour que le Président du CFCM "donne le la". Selon l'AFP, les musulmans sont d'accord pour discuter de l'engagement financier de l'Etat dans la construction de mosquées, mais sûrement pas pour discuter du voile islamique.
Voir notamment :
  • Le Figaro du 17 février 2011 : Débat sur les cultes : Moussaoui circonspect ;
  • Le Monde du 17 février 2011 : Le CFCM craint que le débat sur les cultes en France ne dérape sur l'islam.
Comme la situation évolue tout le temps, un "sous-ministre" avait déclaré alors "qu'il n'était pas opposé au financement des mosquées par l'argent public", le Ministre du Budget, Baroin, a répliqué dans une formule aussi floue : "Le gouvernement n'envisage pas de financer la construction des mosquées en France ...". S'il ne l'envisage pas, il ne l'interdit pas et s'il n'y est pas opposé, il ne le pense pas non plus. "L'Islam a vraiment de beaux jours devant lui, avec plein, plein d'argent, Madame !". (Lire Le Monde du 18 février 2011, "Le gouvernement n'envisage pas de financer la construction des mosquées en France".)

Dans le Le Nouvel Observateur du vendredi 18 février 2011, juste avant la prière du vendredi, l'une des favorites du Puissant Seigneur qui nous gouverne avec la sagesse que tout le monde lui reconnaît et dont la dame est d'ailleurs conseillère et représentante au Parlement de Strasbourg, mettrait tout le monde - je souligne : tout le monde - en garde : "contre une "stigmatisation" de l'islam et des musulmans avec le débat lancé par son parti, à la demande de Nicolas Sarkozy, sur la place des religions en France.". Il faut donc que les partisans de l'UMP, le parti unique au pouvoir en France, saisissent bien les nuances, déjà toutes imprégnées d'orient, avec lesquels Notre Seigneur Président entend que soit mené le débat.
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[6] - Nuitamment à la fin de l'an dernier, les "religieux" de l'Etat français s'étaient entendus pour créer une structure informelle de dialogue entre eux. On se demandait à quoi elle pourrait bien servir. Eh bien, pourquoi pas d'interlocuteur dans le débat sur les cultes dans la République ? Monsieur Moussaoui, Président du CFCM, peut dormir tranquille. Il n'y aura aucun dérapage ...

On pourra se reporter à :

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