Dans une étude récemment publiée, sous le titre Global Warming Advocacy Science: a Cross Examination ; Jason Scott Johnston ; UNIVERSITY OF PENNSYLVANIA ; in Social Science Research Network Electronic Paper Collection, May 2010, un juriste met tout simplement en cause les motivations politiques du "réchauffisme".
Policy carrying potential costs in the trillions of dollars ought not to be based on stories and photos confirming faith in models, but rather on precise and replicable testing of the models’ predictions against solid observational data.
Johnston a croisé les thèses du "réchauffisme" officiel avec les thèses sceptiques ou alternatives. Il en déduit qu'il n'existe pas un consensus de nature à soutenir les préconisations extrêmement risquées au point de vue social de réduction drastique des Gaz à Effet de Serre d'origine anthropique.
Far from turning up empty, my cross examination has (initially, to my surprise)
revealed that on virtually every major issue in climate change science, the IPCC AR’s
and other summarizing work by leading climate establishment scientists have adopted
various rhetorical strategies that seem to systematically conceal or minimize what appear
to be fundamental scientific uncertainties or even disagreements. (Op. cité p. 6)
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Loin d'être vide, mon instruction contradictoire a (au début, à ma grande surprise) révélée que sur presque chaque point majeur de la science du changement climatique, les rapports du GIEC et autres travaux de synthèse par des scientifiques majeurs de l'"establishment" climatique ont adopté diverses stratégies rhétoriques qui semblent systématiquement cacher ou minimiser qui apparaissent comme des incertitudes scientifiques fondamentales ou même de vrais désaccords.
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The problem is not the global warming advocacy science is wrong – something that in
any event I lack the expertise to determine – but that by overselling models and evidence,
global warming advocacy science has created some very serious misimpressions among
many people about what is known and understood about global climate, and has directed
media and policy attention solely to greenhouse gas emissions as the sole cause of
climate change. (Op. cité, p.7) |
Le problème n'est pas que la science promouvant le réchauffement global serait fausse - chose pour laquelle je manque d'expertise - mais que par une surestimation de l'évidence et des modèles, la science promouvant le réchauffement global a créé de très graves critiques parmi le public sur ce qui est su et compris au sujet du climat mondial, et a conduit l'attention des média et de la classe politique uniquement sur les émissions de gaz à effet de serre comme la seule cause du changement climatique."
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1 - Le problème du "consensus"
Dès le préambule de son étude, Johnston rapporte que le Sénateur Kerry, second de Al Gore parmi les politiciens américains membres du lobby réchauffiste, clame avec une grande fierté qu'il n'est pas possible de relever une seule publication scientifique qui ne soit pas réchauffiste.
In recent Congressional hearings, Senator John Kerry of Massachusetts stated that
not a single peer-reviewed scientific paper contradicts the “consensus” view that
increasing greenhouse gas emissions will lead to a “catastrophic” two degree Celsius
increase in global mean temperatures. (Op. cité p. 1)
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Dans une récente Audition au Congrès, le Sénateur John Kerry affirme que pas un seul article scientifique publié dans une revue à comité de lecture contredit le "consensus" qu'une augmentation des émissions de gaz à effet de serre conduira une élévation catastrophique de deux degrés Celsius en températures moyennes globales. |
Plus modeste, la fonctionnaire "réchauffiste" américaine Naomi Oreskes écrit en 2004 et en 2007 dans le journal "réchauffiste" Science que sur respectivement 928 abrégés puis sur un nombre plus élevé, il n'est pas possible de trouver une seule publication qui soutienne une vue contraire la thèse du réchauffement climatique.
Tout récemment, débatant avec Vincent Courtillot en présence de la Ministre de la Recherche dans une émission de télévision Public Sénat, un obscur fonctionnaire "réchauffiste" du CNRS répliquait à Courtillot que ses articles n'étaient pas publiés dans les "grandes" revues de climatologie parce qu'ils étaient "mauvais".
On peut remarquer que le consensus revendiqué par les "réchauffistes" provient essentiellement d'une manipulation d'opinion, puisque les "réchauffistes" contrôlent l'accès aux publications grâce aux comités de lecture. Il est alors facilement compréhensible que :
- 100% de la littérature officielle est "réchauffiste" ; et
- les articles refusés sont uniquement refusés "parce qu'ils sont mauvais" !...
2 - Les principales recherches de l'instruction
La première partie de l'étude de Johnston est intitulée :
Key Issues in Climate Science: Uncovering the rhetorical strategy of the IPCC and
the Climate Change Establishment |
Principaux chapitres en science climatique , découvrir la stratégie réthorique du GIEC et de l'"establishment" du changement climatique. |
Johnston pose et traite de six questions qui lui paraissent essentielles pour évaluer le débat entre les sceptiques et les "réchauffistes".
A. What do we Really Know about Global Mean Surface Temperatures, and Can we
Really be So Sure about the Purported Warming Trend? p.11
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A. Que savons-nous réellement sur les Températures de surface moyennes globales et pouvons-nous réellement être sûrs de la tendance supposé au réchauffement ?
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B. Crucial Shrouded Assumptions and Limitations of Climate Model Projections p. 20
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B. Hypothèses et limitations cruciales dissimulées des Projections de modèles climatiques.
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C. Distracting Attention from Empirical Studies Tending to Disconfirm Key Predictions
of Climate Models and their Preferred Interpretation of Paleoclimatic Evidence? p. 30
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C. Détourner l'attention des Etudes empiriques tendant à infirmer les principales prédictions des modèles climatiques et leurs interprétations préférées de l'évidence paléoclimatique.
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D. Compared to What? The Failure to Rigorously Test the CO2 Primacy Hypothesis
Against Alternative Explanations for Late Twentieth Century? p. 47
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Comparer quoi à quoi ? L'échec du test rigoureux de l'hypothèse de la primauté CO2 contre des explications alternatives pour le XX° siècle tardif ?
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F. Exaggerate in the Name of Caution: Sea Level Scare Stories versus the Accumulating
Evidence p. 65
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Exagérer par précaution : histoires effrayantes de niveau des mers opposées à l'évidence accumulée.
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G. A Theory That Cannot be Disconfirmed: Sea Level Scare Stories and The Continuing
Off-Model Private Prognostications of Climate Change Scientist/Advocates p. 68
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G. Une théorie qui ne peut pas être infirmée : histoires effrayantes de niveau des mers et le l'établissement de pronostics par les activistes du changement climatique.
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En détaillant la première question sur les températures globales, Johnston note que les séries de températures globales sont formées sur la moyenne entre température maximale diurne et température minimale nocturne. Et il note avec Pielke Sr que les températures minimales nocturnes augmentent dans l'historique et pas les maxis diurnes ! Il note aussi que, à cause des turbulences diurnes, la mesure au sol de la température est une image d'une couche d'une épaisseur importante de la basse atmosphère qui se réduit considérablement pour la mesure de la température mini.
Johnston note que la correction d'effet d'ilôt de chaleur urbain est seulement réalisée sur une observation de défaut d'homogénéité des données agrégées et pas sur une observation physique d'une situation d'ilôt urbain. Si en ajoutant une nouvelle série de températures d'un lieu donné, on remarque un défaut d'homogénéité avec les autres données, on effectue une correction "automatique" de sorte que le nouveau jeu de données soit "homogène". Mais, Christy avait remarqué que ces corrections avaient été faites indûment sur plusieurs sites, particulèrement pour effacer des augmentations de températures diurnes alors qu'il s'agissait de zones n'ayant subies aucun développement industriel ou agricole pouvant créer un tel effet d'ilôt de chaleur.
Johnston note enfin une querelle non tranchée relevée depuis le rapport 2007 du GIEC (AR4 = IPCC, Climate Change 2007: The Physical Science Basis 701) sur la chaleur perdue aux tropiques et calculée par les modèles de réchauffement climatique. Johnston note avec d'autres sceptiques que trois études empiriques (Santer, Douglass puis Bengston) sur les séries de relevés de températures ne confirment pas cette hypothèse, proclamée par le GIEC comme une vérité indiscutable.
On peut regretter que en étudiant les "températures moyennes globales", Johnston n'ait pas critiqué deux concepts pourtant extrêmement criticables :
- Le concept de température moyenne : il est inadmissible de considérer d'évaluer une situation thermodynamique de réchauffement par une somme de températures qui est une opération grossièrement illicite. A tout le moins, il faudrait interroger les textes "réchauffistes" pour savoir comment soutiennent-ils cette opération d'addition de températures de milieux hétérogènes, soumis à des transformations thermodynamiques inconnues.
- Le concept de climat global : Il y a là une tautologie ou un cercle vicieux : si le climat est caractérisé par un historique de températures moyennes, alors l'historique de température moyenne globale établit l'existence d'un climat global. Ce qui est grossièrement faux puisqu'il ne peut exister de climat global.
3 - La deuxième partie de l'étude
La seconde partie de l'étude de Johnston est :
II. Behind the Rhetoric: Apparent Uncertainties and Questions in Climate Science and
their Policy Significance p 72
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II. Derrière la rhéthorique : Incertitudes apparentes et questions de la science climatique et leur signification politique.
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Johnston traite de quatre questions :
A. Climate Model Projections: It’s all about the feedbacks p72
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A. Projections des modèles climatiques : tout au sujet des retroactions.
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B. The Ability of Climate Models to Explain Past Climate p 74
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B. La capacité des modèles climatiques pour expliquer le climat passé.
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C. The Existence of Significant Alternative Explanations for Twentieth Century Warming p. 75
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C. L'existence d'explications alternatives significatives pour le réchauffement au XX° siècle.
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D. Questionable methodology underlying highly publicized projected impacts of global
warming p. 76
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D. Méthodologie douteuse cachée des impacts projetés hautement publiés du réchauffement climatique.
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4 - Les conclusions de Johnston
III. Conclusion: Questioning the Established Science, and Developing a Suitably
Skeptical Rather than Faith-based Climate Policy p. 77 |
III. Conclusion : interroger la science établies et d'véloper une politique sur le climat sceptique plutôt que basée sur des croyances.
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Lire Johnston
L'article de Johnston est particulièrement important pour deux raisons :
- il décrit une enquête quasi-judiciaire qui pourrait préfigurer des actions en justice contre l'"establishment réchauffiste" ;
- Johnston est un juriste et pas un activiste direct du débat entre "réchauffistes" et "sceptiques".
Après avoir lu son article, on doit au moins reconnaître qu'un juriste se documentant de manière professionnelle sur le débat en conclut qu'il existe une stratégie idéologique qui pilote la production scientifique "réchauffiste" et qui ne sert qu'à soutenir un projet politique à l'ncontre de toute déontologique scientifique.
On peut estimer que la situation est grave. La science est atteinte parce que l'"establishment" n'a pas été capable de se dégager de l'emprise d'un groupe somme toute assez réduit d'idéologues qui sont parvenus à le prendre en otage. La politique est atteinte, parce que les autorités ont été incapables de contrôler les menées de ce groupe d'idéologues auquel elles ont accordés des crédits presque inépuisables et lui ont surtout donné les moyens d'éliminer les scientifiques qui ne voulaient pas se conformer à l'idéologue "réchauffiste".
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