Le Figaro, Sciences Po' et le Climate Gate

Philippe Brindet
1er décembre 2009


Un bref rappel du "Climate Gate"

A la fin du mois de Novembre 2009, quelques jours avant le début de la Conférence dite "COP-15" de Copenhague sur la "régulation du réchauffement climatique", des emails et de nombreux fichiers enregistrés dans une archive du CRU de l'Université East Anglia ont été divulgué sur l'Internet. Cette divulgation, dite de l'affaire du "Climate Gate", a porté à la connaissance du public une sorte d'entente entre universitaires pour bloquer les publications des climatologues qui ne partageaient pas leurs opinions, très peu scientifiques au demeurant.

Plus grave, les auteurs des emails du CRU écrivent leurs difficultés à effacer des phénomènes allant à l'encontre de la thèse idéologique et non scientifique du "réchauffement climatique", quils ont littéralement forgé.

Il s'en est suvi une agitation certaine sur le Net, agitation de nature à porter préjudice aux objectifs des "réchauffistes", surtout à si peu de jours d'une Conférence diplomatique destinée à entériner des décisions politiques capitales dictées par l'idéologie du "réchauffisme".

Des journalistes utilisent un flicage de l'Internet

Dans un premier article de blog, daté du 24 novembre 2009, "Pas de pause dans le réchauffement" une journaliste du Figaro, Marielle Court, probablement peu au courant de la querelle, poste une information "politiquement correcte" tendant à démontrer "scientifiquement" que le climat s'est réchauffé depuis dix ans.

Les commentaires ouverts à la suite de ce "post" ont été littéralement explosifs. Depuis, on n'a rien lu sur le climat de cette signature.

Effaré du sort pitoyable de sa consoeur, un autre journaliste du Figaro, Yves Miserey, prend le 26 novembre 2009 sa défense dans un "posté" "CRU: les sceptiques laissent des traces sur la toile" sur ce même blog du climat du Figaro.

Plus suggestif, en manière de sanction apliquée par la presse à l'encontre des "sceptiques" du climat, Miserey les avertit d'une action de surveillance du Net, initiée par le sociologue Bruno Latour. Il en donne une illustration par un graphe des proximités entre les interventions des sceptiques du climat sur le Net, graphe reproduit ci-contre.

Or, un tel graphe est parfaitement caractéristique d'une action de police et d'espionnage, préalable à une action de censure.

Le site du "Media Lab" de Sciences Po' est annoncé à la page. Cette page fournit l'adresse Web du Medialab. Il s'agit de réaliser une surveillance du Net en dressant une cartographie des interventions sur le Net en relation avec des thématiques ciblées : "terrorisme", 'réchauffement climatique", "extrême-droite", "nazisme", etc. Pour tracer à l'aide d'ordinateurs une telle carte, chaque intervention sur le Net est classifiée et il est alors possible de rechercher les liens entre deux ou plus interventions, comme par exemple, celles d'un même auteur. Il est ainsi possible de détecter qu'un auteur d'interventions sur le Net intervient à la fois dans des interventions classées "sceptique du climat" et dans celles classées "extrême-droite". Il est facile alors d'en déduire des qualifications politiques destinées à désigner un ennemi.

Lecture du graphique de Latour

Chaque point du graphe correspond à une intervention d'un internaute dans un forum sur Internet. Il est dans ce graphe "anonymisé" mais, bien entendu, son nom et son adresse IP sur l'Internet, sont parfaitement déterminables. Miserey qui interrogeait Latour, écrit tout simplement ce qu'un journaliste serait capable de faire avec ce genre de cartes :
"Si parmi les acteurs de la thèse la thèse sceptique, il y en a qui demandent moins de réglementation pour la prospection pétrolière, c'est intéressant à savoir. J'irai bientôt voir les résultats de leurs travaux (la devise de leur site: "la démocratie, c'est la possibilité de ne pas être d'accord").
Je n'ai pas envie de continuer à commenter une telle situation.

Mais Miserey lui avait envie de continuer et il déclare :
"Il y a tellement de choses qui circulent maintenant sur la toile qu'on a besoin de recul pour s'y repérer. Or, il y a des outils pour pouvoir le faire et notamment des logiciels qui permettent de cartographier les liens entre les principaux acteurs de la thèse sceptique ou de tas d'autres polémiques. Mais attention, Bruno Latour n'est pas ministre de l'Intérieur ..."
Je n'ai plus besoin de commenter la situation.

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