L'affaire Weakland - Marcoux
Philippe Brindet
17 mai 2009


Rembert George Weakland est né le 2 avril 1927 dans une petite ville des Etats-Unis. D'abord moine bénédictin, il s'est très vite promené en Europe pendant quatorze ans, à Subiaco où il a été ordonné prêtre, à Rome (Université grégorienne) et Solesmes notamment. A l'issue du Concile Vatican II où il était expert en Chant Grégorien, il a été nommé à 40 ans Abbé Primat de l'ordre des Bénédictins en 1967. Il a ensuite obtenu, sous l'influence du Nonce Jadot de sinistre mémoire, sa nomination comme archevêque de Milwaukee en 1977. Après une longue et constante opposition à Rome, il a résigné sa charge en 2002.

Lors du Concile Vatican II, Weakland a assisté les prêtres McManus et Bunigni, deux des dirigeants du Consiglio pour la Liturgie qui a manoeuvré pour parvenir à la première Constitution Concilaire Sacrosanctam Concilium sur la Liturgie, malgré les décisions majoritaires tant des experts que des Evêques. Pour comprendre la force de ce groupe de provocateurs, il faut lire les livres d'une de leurs victimes, le RP Bouyer. Parmi les membres de cette véritable conjuration, qui a oeuvré en éliminant toute opposition par des actions de dénigrement, on retrouve deux français, Martimort et Gélineau et une organisation encore existant aujourd'hui, Universa Laus.

En 1964, Weakland fait partie des fondateurs de l'association Church Music Association of America. Cette association va imposer les pires déviations liturgiques en contraignant au silence des ecclésiastiques de bonne foi, par le jeu des motions de compromis, assistant impuissants au triomphe de ce mouvement qualifié de "libéral" aux Etats-Unis, c'est-à-dire au sens européen, de révolutionnaire. Ainsi Mgr Schuler qui a toujours été un liturgiste orthodoxe, quarante après cette époque, ne décolorait toujours pas de s'être laissé emporter dans un torrent incontrôlable.

Ainsi Mgr Schuler dans "A Chronicle of a Reform" de 2004 raconte t'il que, lors de la formation de l'association "Church Music Association of America", il tente avec d'autres liturgistes, "traditionalistes" tout en étant fidèles au Concile, d'orienter l'action de l'association :
"Two resolutions, submitted by Father Brunner, Father Robert A. Skeris and Father Schuler, were adopted by the new Society: 1) We pledge ourselves to maintain the highest artistic standards in church music; 2) we pledge ourselves to preserve the treasury of sacred music, especially Gregorian chant, at the same time encouraging composers to write artistically fine music, especially for more active participation of the people.""Deux résolutions soumises par les RR. PP. Brunner, Robert A. Skeris et Schuler furent adoptées par l'Association : 1) Nous nous engageons à maintenir le plus haut degré artistique dans la musique d'Eglise ; 2) nous nous engageons à préserver le trésor de la musique sacrée, particulièrement le chant grégorien, tout en encourageant les compositeurs à écrire de la musique de qualité artistique, particulièrement pour une participation plus active du peuple."
On sait ce qu'il en est résulté : abandon du chant grégorien et nullification du niveau artistique.

Dans "A Chronicle of a Reform "(2004), Mgr Schuler cite un exemple parmi cent des menées des libéraux :
"On August 24, 1966, a meeting of Americans was held at Rosary College during the congress. At it Archabbot Weakland complained about the congress, saying that those present were being brainwashed by papers which were filled with recurring incompetency and lack of artistic direction. He accused the praesidium of the Consociatio of employing undemocratic procedures, saying that he stood for liberty, pluralism and humanism since the Church in America has its own physiognomy." "Le 24 août 1966, une réunion d'américains se tenait au Collège du Rosaire pendant le Congrès (le Cinquième Congrés international de la musique d'Eglise, présidé par Mgr Schuler, lui-même).Lors de cette réunion en marge; l'Abbé Primat Weakland contesta le Congrès, disant que les présents avaient subi un lavage de cerveau par des articles qui étaient pleins d'une incompétence récurrente et d'un manque complet de sens artistique. Il accusait la présidence du Consociatio (émané de la Curie romaine) d'utiliser des procédures anti-démocratiques, affirmant qu'il se proclamait pour la liberté, le pluralisme et l'humanisme car l'Eglise en Amérique avait sa propre physionomie."
Weakland a illustré les menées les plus extravagantes des évêques américains, qu'on a appelé les "Jadot's boys", ce qui montre que, malgré les dénégations des uns et des autres, la conspiration était connue de tous. Dénoncés par les conservateurs de l'Eglise aux Etats-Unis, malgré l'opposition de Rome qui en même temps les nommait, ces évêques ont accumulés richesses et honneurs, devenant eux-mêmes dispensateurs des titres et charges ecclésiastiques.

Particulièrement, ils ont nommés et protégés, et Weakland au premier rang de ces évêques, des prêtres de moeurs perverses, dont la punition judiciaire des crimes sexuels qu'ils commettent est à la source de l'effrayant endettement de nombreux diocèses de l'Eglise romaine aux Etats-Unis. Il faut payer toujours plus de victimes de viols et de plaignants appâtés par le gain sous la menace des actions publiques.

Après le Concile, Weakland revient aux Etats-Unis où il est Directeur d'une Institution d'enseignement pour jeunes. Là, puis dans son diocèse de Milwaukee, Weakland va s'illustrer dans les perversions liturgiques les plus honteuses. Certains auteurs, comme Mgr Schuler, rapportent des expériences de messes de jeunes ou d'étudiants sous le vocable de "hootenanny Mass". Pour "goûter" tout le sens de cette expression, on pourra se reporter à cet article de Wikipédia ( voir ) et si l'on est angliciste à cet autre article plus complet ( voir ).

A une certaine époque, un homosexuel, plus jeune que Weakland mais adulte, a tenté de le faire chanter. Etudiant en théologie de l'Université Marquette, Marcoux a menacé Weakland de le traîner en justice pour viol et sodomie.

La menace Marcoux est donc éteinte par un Accord signé les 6 et 8 Octobre 1998 et révélé seulement en 2002. Weakland a fait payer par l'archidiocèse de Milwaukee la somme de 450.000 USD pour éteindre toute action judiciaire à l'initiative de l'un de ses anciens amants, Paul J. Marcoux. Cet accord met en cause, non seulement les deux individus intéressés, mais aussi l'Archidiocèse de Milwaukee et l'Ordre des Bénédictins. Cette dernière mise en cause est rarement soulignée, mais elle pourrait s'expliquer par le fait que les accusations de Marcoux portent sur des faits d'abus sexuels de la part de Weakland qui pourraient au moins avoir débuté à l'époque où Weakland appartenait à l'Ordre des Bénédictins, soit avant 1977. Ainsi, le quotidien Edge Boston sous la signature de Melly indique que l'affaire Weakland - Marcoux se déroule lors des années 80, alors que Weakland vient juste d'être nommé archevêque. Rien ne permet de dire que ce fut la première affaire pour Weakland.

Probablement au bout du rouleau financièrement, Weakland publie un livre en 2009 et trouve opportun de faire la révélation publique de sa "nature" homosexuelle dans une sorte de campagne de promotion éditoriale. Il déclare avoir établi sa tendance homosexuelle dès l'âge de 14 ans. Cette révélation interdit de contester le fait que Weakland aurait pu avoir des relations homosexuelles, génitales pour reprendre sa formule, avec des individus d'âges indéterminés, en usant ou non de son autorité ecclésiastique.

On se souvient que c'est à cette époque (1977) que Jadot a obtenu sa nomination comme archevêque de Milwaukee. C'est à cette époque que Weakland imposait partout, non seulement dans son diocèse, mais aussi dans tous les Etats-Unis, par sa position de dirigeant des institutions ecclésiastiques de liturgie, comme la Church Music Association of America, les déviations liturgiques devenues aujourd'hui, et partout dans le monde, les plus banales. Il défend toujours l'ordination de femmes et d'hommes mariés.

Il est presque impossible que les "compagnons" de lutte de Weakland dans son combat destructeur de la Liturgie romaine n'aient pas connu son activité homosexuelle. Il est inimaginable qu'un nombre élevé de ces "compagnons" n'aient pas aussi partagé et son orientation et sa sexualité. On pense notamment aux RR. PP. Gélineau (de Universa Laus, décédé en 2008) et Martimort (Institut catholique de Toulouse, décédé en 2000), mais aussi McManus et Diekmann, un autre Bénédictin américain.

Certains auteurs parmi les Conservateurs américains ont qualifié d'homosexuelle la déviation liturgique. On peut citer particulièrement Michael Rose, auteur de "Good Bye Good Men: How Liberals Brought Corruption Into the Catholic Church." On peut citer cet avis de cet auteur :
"It certainly comes as no surprise to me -- or to those truly familiar with the former Archbishop of Milwaukee -- that he identifies himself as ’gay.’" "Qu'il s'identifie comme 'gay", ne me cause aucune surpise, -- pas plus qu'à ceux qui sont vraiment falmiliers des amnières de l'ancien Archevêque de Milwaukee".
"What is most disappointing is that his sexual perversions and obsessions colored the way he led the Archdiocese of Milwaukee, turning it... into a bastion of liberalism that encouraged dissent from the teachings of the Church on sexual issues and a host of others. ... Gay ministry and radical feminism were welcome while orthodoxy was maligned." "Ce qui est plus décevant est que ses obsessions et perversions sexuelles imprègnent sa manière de conduire l'Archidiocèse de Milwaukee, le transformant en ... un bastion du libéralisme qui encourage la contestation du magistère de l'Eglise sur les questions de la sexualité et tant d'autres ... Le sacerdoce des prêtres homosexuels et le féminisme radical sont bien accueillis quand l'orthodoxie est diabolisée".
Cette qualification de libéralisme 'gay' peut paraître au premier abord une exagération partisane. C'est ainsi que les "braves gens" repoussent les critiques du mouvement de perversion de la Réforme liturgique.

Après analyse, on peut se convaincre qu'il n'en est rien. La contre-culture gay se caractérise aujourd'hui par une conception "festive" de l'existence, essentiellement ouverte sur le monde extérieur, ce que revendique les "tenants progressistes" du Concile Vatican II.

La contre-culture "gay", clairement identifiable dans le mouvement de contre-musique du rock des années 60, pour parvenir aux mouvements "heavy metal" dans les années 1990, puis de la "techno" après 2000, se veut exubérante et énervée. Ce sont des chanteurs hurlant des onomatopées ou des imprécations sur des tessitures suraigues, qui est la marque caractéristique des Beatles ou des Rolling-Stones des débuts du mouvement.

Cette tendance va infecter toute la culture laïque occidentale, avec le mouvement "baroque" des haute-contres et contre-ténors qui vont s'imposer commercialement. Dans le même temps, le jeu orchestral va lui-même, au prétexte d'une recherche musico-historique prétendue musicologique, quand elle se voulait incontestable, devenir laid, faux et grinçant avec les Leonhardt et Harnoncourt, Koopman et Kuijken. La plupart des acteurs de ce mouvement appartiennent au monde de l'homosexualité, souvent revendiquée qui a exclu les artistes qui appartenaient au mouvement artistique pluricentenaire.

Au début du XX° siècle, le monde laïque, pour ne pas dire athée, s'était passionné pour la musique liturgique d'un Jean-Sébastien Bach, que le mouvement "baroque", essentiellement homosexuel va s'approprierà la fin des années 70. Pour comprendre la déviation imposée par le mouvement homosexuel, il suffit de se reporter à l'enregistrement par Karl Richter d'une Cantate de Bach et de le comparer avec l'enregistrement de la même Cantate d'un Koopman. Quand un Richter laisse s'épanouir la profondeur de la méditation de Bach, un Koopman va la pervertir en outrant les accentuations musicales, en doublant les tempis et en jetant le ridicule sur des timbres nasillants et étroits, transformant la méditation ou le commentaire musical de la plus haute spiritualité en une danse équivoque, ridicule et sacrilège.

Or, les déviations liturgiques de la tendance Weakland partagent cette conception qui s'oppose indubitablement au caractère sacré, notamment au caractère sacré de la liturgie eucharistique traditionnelle qui est toute entière habitée par la considération du Sacrifice Sanglant du Christ. Cette conception traditionnelle n'a rien de festif et la déviation liturgique du Concile Vatican II doit alors imposer une nouvelle théologie, qui interdit la considération du Sacrifice pour imposer l'idée du repas convivial, entièrement centré sur une fraternité médiocre. A la place de la Sainte Liturgie, telle que la déterminent aussi bien Saint Pie X que Paul VI (notamment dans son Encyclique "Mysterium Fidei"), Benoît XVI que Jean-Paul II (dans son Encyclique "Ecclesia de Eucharistia vivit"), les déviations liturgiques post-concilaires imposent l'exclusive d'un environnement liturgique sirupeux et émotif, centré sur l'amour "fraternel" et la prétendue communauté locale, rassemblée autour d'un président animateur festif.

Il résulte de cette comparaison que, si la Réforme liturgique dérivée du Concile Vatican II n'est pas en soi une oeuvre de la contre-culture "gay", elle en partage à tout le moins les caractéristiques. Et les "sexuels" en général, et à leur premier rang, les homosexuels, ont clairement entraîné le mouvement de perversion de la Liturgie, vie même de l'Eglise.

L'aveu de Weakland, payant son dû à son ancien partenaire sexuel, Marcoux, qualifie parfaitement l'orientation des perversions de la réforme liturgique post-concilaire. Quand se réveillera-t'on ?

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