Réflexions sur l'affaire de la Déclaration de Benoît XVI sur le Sida
Philippe Brindet
25 mars 2009, révisé le 10 avril, le 7 mai 2009


Le 17 mars 2009, dans l'avion le conduisant en Afrique où il a été accueilli avec une ferveur remarquable, le Pape répondait à des questions de journalistes, questions posées à l'avance. L'une d'elles, posée par un journaliste gouvernemental français [1], mettait en cause l'action de l'Eglise contre la promotion du préservatif.

Le Pape [2] répond que «le problème du sida ne peut pas être réglé par la distribution de préservatifs. Au contraire, leur utilisation aggrave le problème».

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S'ensuit un tollé universel dont on ne se souvient d'aucun exemple. La personne du Pape, sa fonction bimillénaire ne sont plus respectées par la moindre retenue. Et les médias, avides de tempêtes, vont accumuler les provocations.

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Les réactions de défense de la personne du Pape sont extrêmement rares. En particulier, aucune personnalité d'une autre religion ou confession chrétienne n'intervient en soutien de la position papale. Il faut ici souligner une exception d'une intervention lors d'une table ronde à Moscou de l'archiprêtre, Père Tchapline, dont les propos sont entièrement en soutien de la déclaration de Sa Sainteté Benoît XVI ( voir ici). L'oecuménisme d'une part et le dialogue inter-religieux d'autre part, devraient recevoir une évaluation critique par le catholicisme romain.

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Plus grave encore, de nombreuses personnalités, influentes dans des domaines très variés, se réclamant parfois d'un catholicisme des plus affichés, émettent des condamnations qu'on aurait eu peine à imaginer en 2008 seulement. Ainsi un ancien premier ministre français, catholique auto-proclamé de la bourgeoisie "convenable", lâche d'un ton excédé que "ce pape commence à poser des problèmes" sur une radio d'Etat [3].

S'y ajoutent des déclarations incroyables d'un Ministre français, de ce qui est appelé l'Education nationale [4], d'un parlement belge, de cent autres politiciens.

Ce qui a été imposé comme LA stratégie selon Vatican II de coopération entre l'Eglise catholique romaine et le monde économique, politique et culturel devrait elle aussi être ré-évaluée. En particulier, l'ignorance absolue de ce monde économique, politique et culturel des données les plus élémentaires de la Doctrine chrétienne impose une évangélisation sans compromission, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.

Il existe une Déclaration [5] de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui rappelle aux hommes politiques catholiques l'obligation [6] qui leur est faite de défendre et d'illustrer les doctrines de l'Eglise. Il serait hautement souhaitable que l'autorité ecclésiastique compétente prenne des sanctions exemplaires à l'encontre de personnalités politiques, comme Juppé, Darcos ou Morano, dont les actes publics sont, de réputation universelle, en opposition formelle avec la doctrine catholique.

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Le Pape a été défendu par les Evêques africains. Il faut absolument noter la déclaration [7] du Conseil Episcopal Régional d'Afrique Occidentale CERAO. Elle est exemplaire d'un véritable catholicisme et d'une piété filiale manifestant une loyale communion avec le Saint-Père.

Quelques ecclésiastiques français tenteront de défendre le Pape, mais timidement et trop tard. Ils seront balayés par une tourmente de haine. [8]

Par contre, de très nombreux ecclésiastiques en France, mais ailleurs également, vont offrir aux athées anticléricaux le cadeau de leur reniement des positions les plus élémentaires du christianisme sur la morale sociale [9]. Et chez les prêtres français, la situation est encore plus catastrophique. De ce point de vue, le curé Guy Gilbert a fait montre, dans une entrevue de télévision sur la chaîne gouvernementale française A2, en critiquant la fameuse déclaration du Pape, d'une irresponsabilité extrême en même temps que l'expression d'un mépris incommensurable. Gilbert a en effet déclaré que le Pape n'y connaissait rien et que sa condamnation de la distribution de préservatifs privait de sexe les pauvres dont ce serait "le seul plaisir". [10]

Là aussi, le droit canonique devrait être appliqué avec rigueur. A défaut, le relativisme que condamnait le Cardinal Ratzinger [11] en tant qu'idéologie, obtiendrait la primauté dans l'Eglise romaine en tant que pratique, ce qui serait inadmissible.

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Dans le quotidien Le Monde du 25 mars 2009, des responsables d'une organisation Sidaction et la "Prix Nobel de médecine 2008" Françoise Barré-Sanoussi, écrivent une "Lettre ouverte à Benoît XVI" dans laquelle ils dénoncent, ce qu'ils ont le front d'appeler "le cynisme du Pape" dans sa déclaration "idéologique" sur l'implication du préservatif dans la progression de l'épidémie de Sida.

Cette mise en cause du Pape, en tant qu'autorité religieuse, est une inadmissible atteinte aux principes démocratiques les plus élémentaires. Il existe une liberté d'enseignement et de parole en matière religieuse comme droit fondamental [12] qui est ici violé par la violence inadaptée des auteurs de la déclaration du quotidien Le Monde. On ne peut que faire part ici de notre étonnement de ce que personne ne prenne appui sur la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme pour défendre le Pape qui a pourtant fait référence de nombreuses fois à ce texte. Rappelons que la Déclaration Universelle des Droits de l'homme, dans de nombreuses législations, a une prééminence sur la plupart des autres textes juridiques.

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"Le Monde" publie donc un texte de l'organisation Sidaction. Cette organisation appartient à un ancien patron du luxe, qui mène un combat acharné pour la libération sexuelle la plus débridée. Il n'est donc pas indifférent que ce quotidien bourgeois ouvre ses colonnes à ce mouvement de subversion de la civilisation chrétienne. On doit s'étonner de ce que des auteurs se prétendant garants d'une "rationalité scientifique" publient une critique d'une violence inadmissible du Pape sous l'autorité d'une organisation scandaleuse comme Sidaction.

Toujours est-il que les auteurs de l'article du Sidaction citent en note deux articles au soutien de la "scientificité" de leur croyance que la sauvegarde contre le Sida serait assurée par le préservatif :
1. "Information note on effectiveness of condoms in preventing sexually transmitted infections including HIV". Who/Unaids, Geneva, August 2001.
2. "Effectiveness of male latex condoms for HIV/STD prevention". National HIV Prevention Conference. Abstract T1-C1301. Atlanta, 2003.
Aucune de ces deux références n'est un article scientifique. La première référence est un texte de propagande d'une organisation financée par les Etats de l'ONU. La seconde référence est l'abrégé descriptif d'une conférence sur l'efficacité du préservatif, conférence au cours de laquelle, sur des fonds obtenus pour la recherche, des organisations non scientifiques ni médicales, dont les intérêts sont liés à la diffusion du Sida, se sont auto-congratulées. On ne peut admettre l'auto-congratulation comme une méthode scientifique. Les références citées par les auteurs de l'article du quotidien Le Monde ne présentent donc aucun caractère scientifique ou médical.

Il est donc clair que, en parfaite cohérence avec leur appartenance à l'organisationSidaction, les trois auteurs font preuve du cynisme dont ils accusent leur victime et c'est dans la nature de leur action, ainsi qu'on le montre plus loin.

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On a relevé et étudié la référence {2} citée dans l'article {1}, cité par le papier de Sidaction. Il s'agit d'un article dont la référence est :
" Fam Plann Perspect. 1999 Nov-Dec;31(6):272-9. The effectiveness of condoms in reducing heterosexual transmission of HIV. Davis KR, Weller SC."
L'article ne semble pas accessible sur le Web. Il n'apparait pas dans les archives de la revue de publication. Il est par contre accessible sous forme d'abrégé NCBI [13].

Le NCBI, ressource de publication et de référencement bibliométrique, est lié au réseau des NIHs américains, qui dépendent du gouvernement fédéral. Cette institution ne référence pas la revue de publication de l'article de Davis et Weller et dont la dénomination complète est "Family Planning Perspectives", dénomination parfaitement claire pour le but que cette revue vise. Du fait que de 1999 à 2009, le NCBI ne lui ait pas accordé un statut de revue de recherche scientifique et médicale suffit à montrer qu'il n'est pas possible d'attribuer une quelconque "autorité scientifique ou médicale" à cette revue. Il s'agit simplement d'une revue d'opinions, destinée à faire connaître les actions d'une organisation privée qui la détient.

La revue "Family Planning Perspectives" est en effet publiée par une organisation privée qui se dénomme elle-même "Guttmacher Institute" [14]. Cette ONG réalise un travail de captation des dons privés et publics qu'elle utilise pour financer des actions menées sur les questions de société de nature sexuelle ou du même genre, à savoir, contraception, avortement, homosexualité, promotion du genre. Il s'agit donc en réalité d'une agence d'activistes de la libération sexuelle, absolument opposée à la morale de l'Eglise catholique, comme de la morale d'autres organisations religieuses d'ailleurs.

On note que l'article de Davies et Weller date de 1999 et que la plus récente des études retenues par l'agence Who/Unaids et que l'on peut vérifier dans la bibliographie de la référence {2} de l'article de Sidaction, date de 2001 et est révisée en 2004. Tous ces articles reprennent les chiffres de Davis et Weller, de sorte qu'on peut dire que l'"opinion scientifiquement autorisée" dans le milieu des organisations de diffusion du Sida est celle de l'article de 1999 de Davis et Weller. Cette observation reste valable dix ans plus tard. Il n'y a eu depuis ni mise à jour, ni critique sur cette question capitale de l'efficacité du préservatif que l'article de dix ans d'âge de Davies et Weller.

On note enfin que l'article de Davis et Weller ne peut avoir en lui-même le statut d'"étude scientifique ou médicale". En effet, il s'agit d'une simple compilation de 25 études antérieures réalisées, à des époques différentes, dans des conditions différentes les unes des autres, et dont il est possible qu'elles soient, elles, mais sans qu'il soit possible d'obtenir une certitude à ce sujet, des "études scientifiques ou médicales".

Particulièrement, l'article de Davies et Weller est scientifiquement discutable, indépendemment d'une quelconque autorité de leurs auteurs et de leurs commanditaires. Par exemple, d'après l'abrégé NCBI seul disponible, Davis et Weller accordent un intervalle de confiance de 95% à chacune des études sur lesquelles ils se basent. Une telle chose est douteuse. En effet, l'intervalle de confiance indique sur une échelle de 100 la probabilité que l'étude soit correcte. Chaque étude statistique présente de toutes façons une part d'incertitude ou d'erreur qui provient de la nature même des paramètres et des techniques d'agrégation des données. Il est donc inadmissible d'agréger 25 études inhomogènes avec le même intervalle de confiance. Plus grave encore, l'intervalle de confiance accordé par Davies et Weller est le plus élevé qui soit, soit 95%, ce qui est simplement confondant, vu la nature des données réparties en trois classes, réalisées de manière extrêmement douteuse.

Mais même en affectant un même intervalle de confiance de 95% à chacune de ces études, en agrégeant leurs résultats, il est impossible que l'agrégation statistique régulière des données des études agglomérées par Davies et Weller obtienne le même intervalle de confiance. Si les études sont réunies en cohortes concaténées, alors l'intervalle de confiance idcg est très inférieur à l'intervalle de confiance commun idcp des 25 études [15]. Si les intervalles de confiance sont différents et l'agglomération plus complexe, il n'est pas possible de décider un quelconque intervalle de confiance sauf qu'il ne pourrait pas être supérieur au plus réduit des intervalles de confiance des études compilées.

Or, ces derniers soulignaient déjà que l'efficacité du préservatif dans la prévention du Sida n'était pas aussi élevée que celle dans la prévention de la conception, chose pour laquelle le préservatif en latex est conçu. Plus encore, si on pouvait "en moyenne" l'estimer à 87 %, son efficacité réelle pourrait varier de 60 à 93 % ! L'idée donc que l'efficacité du préservatif serait de 87%, selon Davis et Weller, n'est donc pas supportée par l'article de Davis et Weller lui-même. Plus encore, les auteurs de Sidaction prétendent que cette efficacité serait supérieure à 90% [16], ce qui est exhorbitant des termes de l'article de Davies et Weller.

Il ne faut pas déduire de Davies et Weller que, en utilisant le préservatif, on produirait 13% de personnes infectées du virus du Sida ! En effet, ce n'est pas le préservatif qui est la source d'infection. Or, les chiffres fournis par des spécialistes comme le professeur Montagner sur la diffusivité "naturelle" du virus VIH sur de grandes populations tendent à indiquer une valeur de quelques %, disons 1 %. Ce qui revient à dire que sur une grande population, lorsque'une personne est infectée par le virus du Sida, elle présente un risque de contaminer une personne "saine" de 1 rapport sur 100. On voit donc que, sur de grands nombres, le Sida n'est pas une pandémie particulièrement radicale.

Il faut donc replacer la réflexion du Pape dans son vrai contexte. Le préservatif réalise indubitablement une protection au sens "médical" du terme. Mais, il n'est pas la frontière inviolable que disent aujourd'hui les détracteurs du Pape et c'est ce qui rend leurs éructations aussi désolantes pour les croyances qu'elles vont induire chez les gens.

On a vu que l'efficacité du préservatif de 87% admise par Davis et Weller était certainement surestimée. Mais si on admettait ce chiffre, cela signifierait que si 1 million de préservatifs sont distribués à des mâles infectés au Sida, ayant chacun une centaine de rapports sexuels "correctement protégés" par ces préservatifs, jusqu'à 13.000 partenaires sains seront certainement infectés, au lieu qu'il y en aurait 100.000 si aucun préservatif n'était utilisé. En réalité, il est probable que près de 40.000 rapports seront infectieux. Or, prévenues de la dangerosité des rapports sexuels sans préservatif, les personnes corrigent en majorité leurs comportements sexuels dangereux et il résulte de la faible diffusibilité du virus que la pandémie du VIH/Sida est bloquée.

C'est donc une aggravation du problème de la diffusion du VIH/Sida qui accompagne nécessairement la diffusion obligatoire du préservatif, comme l'a déclaré le Pape, à la suite des Evêques du Congo. Même, un non-catholique, spécialiste de Harvard, a écrit un article de défense du Pape [17]

Il en résulte que la déclaration du Pape est tout à fait raisonnable et que ses dénonciateurs sont à la fois des gens dans l'erreur et des propagandistes de cette erreur tragique.
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Un professeur d'informatique d'une université canadienne, Jeffrey Shallit, a publié sur son blog (http://recursed.blogspot.com) une protestation contre ce genre d'estimations affirmant que Davis et Wellers n'avaient jamais écrit que "le risque d'infection était de 13 %", mais que c'était le risque d'infection de 1% sans préservatif qui était réduit de 87% par le préservatif :
"Davis and Weller were studying the reduction in risk obtained when using a condom; Mostert incorrectly labels this the "risk of transmission". They're not the same at all. "


Le scrupuleux professeur distingue bien deux notions différentes, à savoir la réduction du risque d'infection et le risque de transmission. Il serait en effet erronné de les confondre.

Il est regrettable que l'article complet de Davis et Weller n'ait pas été trouvé. Mais son abrégé dans NBIC est parfaitement clair. Davis et Weller posent comme définition :
"Condom efficacy was calculated from the HIV transmission rates for always-users and never-users".
Après la compilation des résultats de 25 études statistiques, ils concluaient :
"Generally, the condom's effectiveness at preventing HIV transmission is estimated to be 87%, but it may vary between 60% and 96%.".
L'argument du canadien Shallit est donc brillant. Mais, il n'est fondé sur aucune des données disponibles de l'article de Davis et Weller. Son argument aurait été efficace si Davis et Weller avaient calculé le risque de transmission du virus du Sida sur l'ensemble des rapports protégés, alors que Davis et Weller calculent un coefficient d'efficacité du préservatif à protéger du Sida.

Il est malheureux que de nombreux adversaires de la position de l'Eglise utilisent l'argument de Shallit pour réfuter l'argument des catholiques fidèles à la position du Pape qui accusent les promoteurs du préservatif de faire courir aux populations 13% de risque de contamination.

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Par contre, ce qui est exact est que le virus du SIDA est relativement peu contagieux. Dès les années 90, le Pr Montagnier avait déclaré que les simulations informatiques de diffusion du virus montraient que, si les personnes infectées limitaient à moins de 5 partenaires leurs relations sexuelles, la diffusion du Sida serait probablement nulle. On note que Green (déjà cité) indique des études épidémiologiques en Afrique (cas du Malawi) qui montrent que, malgré la "réduction" du nombre des partenaires à peine plus de deux, le vagabondage sexuel est tellement généralisé que même le préservatif ne sert plus à rien et que le seul retour à la fixité sur un seul partenaire permet de bloquer la pandémie.

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Plus encore, le SIDA correspond à un affaiblissement du système immunitaire qui fait que sont infectées par le HIV/Sida d'abord les personnes faibles en état de malnutrition ou infectées par d'autres causes de réduction des défenses immunitaires. Le Professeur Montagnier est lui-même en pointe dans la promotion d'extraits de papaye fermentée, à titre de complément alimentaire, pour aider les pays peu développés à stimuler les défenses immunitaires des plus pauvres.

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Ainsi, dans cet ordre d'idées, l'Afrique, pas plus qu'aucun autre continent, n'a pas besoin de préservatifs. Elle a besoin que le mouvement éthique notamment mené par l'Eglise catholique en Afrique autour des Evêques d'Afrique, fasse prendre en horreur le vagabondage sexuel et, dans le même temps, de l'aide urgente de l'Occident, riche et repus, en denrées alimentaires et parapharmaceutiques susceptibles de renforcer les défenses immunitaires des Africains. Au contraire, comme le déclare le Pape, poursuivre la distribution de préservatifs, revient à encourager le vagabondage sexuel sans permettre de renforcer les défenses immunitaires des Africains. Or, il faut absolument réduire le nombre de partenaires sexuels des personnes infectées au VIH en dessous du chiffre moyen.

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Or, la position de l'Eglise est d'affirmer que la chasteté conjugale et la prohibition des rapports sexuels non conjugaux assurent une protection efficace. Et cette idée est scientifiquement confortée par l'observation scientifique du fait que, même si une faible proportion de la population ne respecte pas la morale sexuelle catholique, la faible diffusibilité du virus protégera la population globale.

Mais il s'agit d'une loi morale qui ne peut exister sans éducation préalable de la conscience morale. Il faut donc le relais de la loi civile, pénale, qui peut condamner à de lourdes peines dissuasives les auteurs d'infections au HIV de personnes saines non prévenues du risque par leur partenaire infecté.

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On a déjà dit par ailleurs que le virus du Sida, qui se transmet assez difficilement, est encore plus difficile à transmettre dans des populations convenablement nourries dont les défenses immunitaires sont correctes. Or, ce qu'ont besoin les Africains c'est d'une meilleure alimentation, d'une véritable hygiène moderne et de médicaments pour renforcer les défenses immunitaires des plus pauvres.

Un tel dispositif peut être efficacement mis en place par une coopération entre les cadres de l'Eglise catholique et les autorités civiles. Cette coopération existe au moins partiellement en Afrique et c'est la raison de l'explosion de haine contre le Pape, haine démontrée par les signataires de la "lettre ouverte" au Pape publiée dans Le Monde.

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On note que, dès 1996, les organisations anticatholiques organisaient la lutte contre la propagation du Sida par le moyen de l'"éducation" sur la base d'un "marketing" particulier.
"En janvier 1994, le CDC (d'Atlanta - EU : Center for Disease Control) lance la Prevention Marketing Initiative (PMI) : il s'agit d'un marketing social spécifiquement conçu par les CDC. Le marketing social vise à augmenter le recours à un produit ou une pratique socialement bénéfiques. Il est basé sur les principes classiques de marketing de consommation et en utilise les techniques pour promouvoir des comportements qui profitent à la fois aux individus et à la société. Le marketing de prévention ajoute au marketing social l'intégration des sciences sociales et des sciences du comportement. Cette PMI a quatre composantes :
- la communication ;
- la collaboration avec des partenaires à tous les niveaux (national, états, local) ;
- les sites de démonstration locaux ;
- la coordination avec la planification communautaire.
Parmi les outils de communication, on compte :
- la publicité sociale (annonces radio et TV) ;
- sondages d'opinion ;
- travail auprès des chaînes de TV et de radio pour les faire adhérer aux messages - "public service announcements" - ou revoir leurs politiques restrictives à l'égard de la publicité pour le préservatif) ;
- le recours aux médias de divertissement (émissions de variétés, etc.) ;
- la communication pro-active et les relations publiques - par exemple pour clarifier le débat sur l'efficacité du latex, etc....
Par ailleurs un important travail de sensibilisation est fait auprès des communautés religieuses."
Source : Rapport du Conseil national du sida sur l'évaluation de l'action publique en matière de prévention du VIH/Sida ; 22 janvier 1996 ; voir passage page 8.

L'observateur un tant soit peu critique relèvera ici que cette agence para-étatique a mise en place une monstrueuse manipulation de l'opinion à l'échelle mondiale. Sa manoeuvre honteuse a complètement réussi, probablement vers l'année 2003. En 2009, elle est passée à une nouvelle phase de contrôle tyrannique de l'opinion par l'élimination physique de toute pensée "déviante". Cette pensée tenue pour déficiente par le mouvement de libération sexuelle est celle du Pape. L'occurrence de cete nouvelle phase est démontrée par la véhémence et l'énormité de la réaction des sycophantes de la pensée "correcte" contre la déclaration raisonnable du Pape.

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On note que le seul CDC d'Atlanta aurait bien été incapable de réussir une telle manipulation effrayante et de poursuivre ensuite la manipulation par un contrôle mondial de la pensée "correcte". Mais il a bénéficié du concours de très nombreuses forces qui tentent de réduire la population, et pas seulement la population africaine. En effet, l'accroissement de population est tenue par de nombreuses organisations dictatoriales comme un facteur de risque pour l'économie mondiale.

Aussi, l'extension de la mortalité par le VIH/Sida est favorable à la stratégie de ces organisations mafieuses. Ainsi, la surmortalité due au Sida sert leurs intérêts. Si les gens ne se protègent pas, ils meurent du Sida, ce qui réduit la population africaine. Si les gens effrayés par la propagande sur le Sida protègent leurs rapports sexuels hétérosexuels, il n'y aura plus de naissances et de toutes façons, une part d'entre eux mourrera du Sida et l'effet "naturel" du préservatif réduira bien plus la population africaine.

Or, si la mortalité du VIH/Sida est de 1,6 millions d'Africains par an [18], le défaut de naissances produit par l'obligation du préservatif conduit à un dépeuplement qui pourrait atteindre de 30 à 35 millions d'Africains par an.

Il s'agit donc d'une stratégie gagnante-gagnante de la part des organisations impérialistes occidentales. Elles peuvent être assurées de gagner énormément, si leur stratégie d'imposition du préservatif réussit et de gagner beaucoup si elle échoue.

Par contre, un discours catholique de responsabilité conjugale et d'abstinence extra-conjugale, ainsi que des actions positives d'aide au développement, notamment en matière d'hygiène et de santé, doivent être absolument interdits pour que la stratégie de dépeuplement de l'Afrique et de maintien dans un sous-développement chronique. Cette stratégie est essentielle à ces organisations sataniques.

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Il existe plusieurs organisations terroristes qui sont intimement liées avec les organisations de propagation du Sida et du préservatif qui militent en faveur d'une réduction drastique de la population mondiale. Qu'on ne prétende pas qu'il s'agit d'irresponsables farfelus. L'un des leurs est le chef des conseillers en développement durable du Cabinet britannique. Une de ces organisations est intitulée "Optimum Population Trust" et on pourra examiner son site Internet. Le conseiller de Gordon Brown s'appelle Jonathon Porrit. L'information est disponible sur The Sunday Times du 22 mars 2009 selon lequel Porrit fixe à 30 millions la population que devrait atteindre le Royaume-Uni d'ici à 2050.

Il est donc clair que les organisations de diffusion du Sida comme le Sidaction et tant d'autres, sont animées de la même rage de dépopulation et qu'elles ne réservent pas le préservatif aux Africains mais tentent de l'imposer en Occident pour la raison de la stratégie gagnante-gagnante qu'on a dit plus haut.

On note ici les convergences avec les menées des climatologues du GIEC ou IPCC, qui tentent de réduire les ressources affectables à la civilisation, comme l'énergie, de sorte que la population soit par là même réduite. On peut identifier trois axes de convergence que sont la diffusion du préservatif, la réduction des gaz à effet de serre, et le prétendu développement durable.

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Ainsi, on peut percevoir pourquoi les ennemis du Pape ne peuvent absolument plus le laisser avancer. Ils doivent triompher pour ne pas apparaître comme criminels. Comme pour l'avortement, ils tentent d'écraser leur adversaire en poussant les gens à pratiquer le crime. Quand "tout le monde" est criminel, il n'y a plus de crime. C'est comme celà que l'avortement a pu triompher dans nos sociétés perverties par une "éducation correcte et prétendument scientifique" à l'immoralité. Or, le Pape dénonce le crime et vient troubler la lente "éducation" au crime que propagent les organisations anti-chrétiennes.

Il faut bien comprendre que l'Eglise dans son entier est engagée dans une lutte à mort avec le monde et Elle est très mal engagée dans ce combat pour la Vérité à cause de la perversion du mouvement conciliaire d'ouverture qui L'a considérablement vidée de sa vigueur, mêlant aux chrétiens de vérité des gens qui avancent masqués mais résolument acquis au culte de mort.

A ceux pour qui le "crime prime", l'Eglise avec Benoît XVI offre la raison de la foi, la Vérité. Et nous savons du Christ que rien de ce monde ne survivra à la Résurrection.
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Notes

[1] Alain Visseyrias de la chaîne France 2. retour au texte

[2] La citation du verbatim traduit de l'italien serait :
"Je dirais qu'on ne peut dépasser le problème du SIDA seulement avec de l'argent et des slogans publicitaires. Sans l'âme, si les Africains n'aident pas en impliquant leurs responsabilités personnelles, on ne peut pas le dépasser avec la distribution de préservatifs : au contraire on augmente le problème."
(Source blog de Patrice de Plunckett qui utilise la traduction de l'italien fournie par un visiteur).

La plupart des médias, à l'instar de Libération titrent "Benoît XVI, l'utilisation du préservatif «aggrave le problème» du sida". retour au texte

[3] Alain Juppé, sur France-Cultures, dans l'émission de Ali Badou du lundi 19 mars 2009 à 7:30. Attaqué par les uns et cajolé pard d'autres de ses lecteurs, Alain Juppé persiste dans son expression (voir son site). retour au texte

[4] Dépêche AFP du dimanche 29 mars 2009 à 15 heures 09, publiée par le Figaro et qui cite un entretien de radio de Xavier Darcos. retour au texte

[5] CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI - NOTE DOCTRINALE concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique lien, publiée le 24 novembre 2002. retour au texte

[6] Voir en particulier :
"Dans ce contexte, il faut ajouter que la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en oeuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce contenu ou opposées à lui. Parce que la foi est un tout indivisible, il n’est pas logique d’isoler un de ses éléments au détriment de la totalité de la doctrine catholique."

"Puissent les fidèles être désireux de pouvoir «mener toutes leurs activités terrestres en unissant dans une vivante synthèse tous les efforts humains, familiaux, professionnels, scientifiques ou techniques, et les valeurs religieuses, sous la haute ordonnance desquelles tout est coordonné à la gloire de Dieu»."
retour au texte

[7] La Déclaration du CERAO, signée de son Président, Mgr le Cardinal Sarr, est disponible sur le site AFRIKA. On peut citer :
"C'est un crime contre l'humanité que de priver l'enfant, l'adolescent et le jeune de l'entraînement à la maîtrise de l'esprit sur le corps et ses pulsions qu'on appelle éducation sexuelle. En ce sens, les slogans publicitaires et la distribution de préservatifs pourraient n'être qu'irresponsabilité et crime contre l'humanité."

"Il est sacrilège, selon nous, du simple point de vue de notre culture africaine traditionnelle, pour ne pas encore parler de la foi, que des fils et des filles d'Eglise qui se prétendent catholiques s'en prennent au Pape avec vulgarité, arrogance et injures, comme certains journalistes d'organes français et certaines personnalités françaises, espagnoles, européennes, se sont permis de le faire. Nous déplorons et condamnons ces propos irrévérencieux et injurieux."
A ce sujet de l'Afrique et du Sida, on se réfèrera à une Déclaration des Evêques du Congo du 11 février 2007, dans laquelle on peut lire :
"e) Non au préservatif !

11. Dans le cadre de cette lutte (contre le VIH/Sida), contrairement à la propagande préconisant les rapports dits « protégés », nous disons NON à l’utilisation du préservatif ! Cette pratique constitue non seulement un désordre sur le plan éthique, mais aussi et surtout une preuve de la banalisation de la sexualité dans notre société. Au lieu de freiner la maladie, et sans être une sécurité totale, elle exacerbe l’égoïsme humain, aggrave le fléau, ...
"
Source.
Il est bon que Sa Sainteté Benoît XVI ait pratiquement repris les termes mêmes de la Déclaration des Evêques du Congo. Il y a là une véritable mise en oeuvre de la saine collégialité envisagée par le Concile Vatican II. Il est bon que ce soit des Africains qui disent nettement la Vérité et que le Pape puisse s'y référer. retour au texte

[8] On peut citer Mgr Fort, d'Orléans. Il fit une déclaration fort courageuse le 25 avril sur une radio régionale d'Etat. Le tollé fut immédiat. Les prêtres du diocèse d'Orléans, manifestement outrés de la déclaration de leur Evêque, ont publié ce qu'ils intitulé un "communiqué de l'Evêque", que ce dernier n'a pas signé. On peut mesurer là l'étendue de l'indiscipline qui règne dans l'Eglise. Source. Le communiqué pourrait ne plus être accessible. On note le texte suivant :
"André Fort admet avoir commis l’erreur de parler de questions posées dans des études antérieures sur la perméabilité du préservatif. Il prend acte des déclarations expertes des spécialistes qui attribuent ces échecs à d’autres causes."
qui montre assez qu'il ne s'agit pas d'une déclaration de Mgr Fort. retour au texte

[9] On note dès le 18 mars une déclaration de l'évêque de Gap, Mgr Di Falco dans le quotidien Libération . Il y déclare notamment :
"En ce qui concerne le préservatif le rôle du Pape c'est d'indiquer le chemin idéal pour vivre sa foi chrétienne. Cependant, si on a un comportement à risques, on ne doit, ni être criminel, ni être suicidaire, et avoir recours aux outils qui sont à la disposition des personnes, donc au préservatif, pour tenter de limiter les risques."
On peut comprendre l'exaspération de Mgr Di Falco s'il lit notre critique. Mais sa position en deux phrases ne correspond pas à une position nette, ni à une communion acceptable avec le successeur de Pierre. Mgr Di Falco dans cet article de Libération, déclare aussi :
"Il ne faut pas oublier que le Pape est une homme et qu'il peut, lui aussi, comme tout être humain, commettre des erreurs, et lui appartient, s'il le juge bon, de s'expliquer sur ses erreurs.">
Ce n'est pas une position correcte. Mgr Di Falco a par ailleurs déclaré le même jour, dans l'émission RTL Matin, que la phrase du Pape sur le préservatif était "la phrase de trop" (archive de l'émission). Les positions de la majorité des autres évêques sont sensiblement équivalentes à celle de Mgr Di Falco, parfois pires. Le CEF est en ligne avec eux. retour au texte

[10] Le Père Guy Gilbert est connu comme le "curé des loubards". Il est connu pour des positions à la fois marginales dans la société laïque et dans l'Eglise. Aussi, il est souvent mis à contribution par les médias, dès qu'il s'agit de mener une campagne anti-cléricale. Le "brave" homme est tout ébahi à chaque fois de se voir dans l'étrange lucarne. Ravi. Bon.

Le problème c'est que dans l'affaire du préservatif et du Sida, Guy Gilbert, entraîné par une "canaillerie" de connivence avec son interwiever, va se vanter "d'avoir sauvé des vies en distribuant des préservatifs" (Ecouter l'archive de RTL Matin). Il y voisine avec l'inénarrable Mgr Gaillot ou le très "Révérend Publicitaire", Frédéric Lenoir, du Monde des Religions. retour au texte

[11] Le Pape encore Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, a prononcé en 1996 un discours très important pour condamner le relativisme, comme doctrine tendant à infecter la pensée contemporaine, même à l'intérieur de l'Eglise. lien. retour au texte

[12] La Déclaration Universelle de l'ONU stipule :
"Article 2

1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, ...
"
et aussi :
"Article 18

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.
"
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[13] Voir le document. retour au texte

[14] L'organisation Guttmacher Institute possède un site Internet. Elle a manifestement des buts eugénistes et de diffusion de la contraception, de l'avortement et de l'homosexalité ainsi que de la lutte contre les "discriminations" à l'encontre des sexualités déviantes. L'organisation collationne des fonds qu'elle reverse sur des projets en conformité avec ses buts. retour au texte

[15] Si on admet que la statistique des 25 études est dressée sur une variable aléatoire selon un processus de Poisson, avec N groupes dont l'intervalle de confiance est icdp, alors l'agglomération a un intervalle de confiance idcg donnée par la relation : icdg = icdfN. avec icdf = 0,95 et N = 25, on aurait icdg=0,27. retour au texte

[16] La citation exhubérante de l'efficacité du préservatif par l'organisation Sidaction est :
"L'analyse globale de près de 140 articles scientifiques consacrés au suivi de couples où l'un des deux partenaires est séropositif démontre de manière irréfutable que l'utilisation régulière du préservatif permet de réduire d'au moins 90 % le risque de transmission du VIH,...",
in Audouin et al., "Lettre ouverte à Benoît XVI", Le Monde du 25 mars 2009. Cette affirmation est assez effarante quand les 140 articles sont tous dérivés de Davies et Weller de 1999 qu'ils répètent servilement. retour au texte

[17] The Wahington Post, 29 mars 2009 :
"And intuitively, some condom use ought to be better than no use. But that's not what the research in Africa shows.

Why not?

One reason is "risk compensation." That is, when people think they're made safe by using condoms at least some of the time, they actually engage in riskier sex.
"
Cet article, bien que réducteur, montre combien les "certitudes" de Sidaction, et des autre activistes de la distribution de préservatifs sont à la fois erronnées et coupables. Coupables ? Une recherche des intérêts croisés entre l'industrie du préservatif et les organisations de promotion du préservatif pourrait être instructive. retour au texte

[18] Voir la statistique de mortalité 2003/2007 du VIH/Sida. On remarque que la mortalité due au VIH/Sida est dramatique, mais qu'il existe des causes de mortalité beaucoup plus graves. De plus, on remarque une extrême disparité entre les taux de mortalité : de 0,3 à 20,1 décès Sida par mille habitants. retour au texte